«On ne fait pas d’élection avec des prières »Proverbe québécois

 

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  • Publié le 25 juin 2021

66 % d’abstention, émoi, émoi, et moi !

Avec un taux de participation définitif au premier tour des élections régionales 2021 de 33,28 %, l’abstention (66,72 %) a remporté haut-la-main ce premier tour de scrutin et créé l’émoi dans l’opinion française.
Depuis lundi, toutes les parties prenantes, les forces vives, de l’opinion française mènent l’enquête. Ainsi chacune s’est d’abord interrogée sur les causes attribuant l’abstention à la pandémie, aux premiers jours de l’été, à l’organisation et au mode du scrutin. Puis plus timidement les médias, les formations politiques (mais pas les candidats) se sont aventurés dans un mea-culpa sur le mode « Qu’est-ce que j’ai dit, qu’est-ce que j’ai fait ? ».
Il me semble que c’est la grave erreur d’une opinion qui se questionne elle-même au lieu de se pencher sur une réalité objective : la société française, les régions françaises.
Ces dernières, pour partie héritières d’anciennes provinces et régions historiques ont au fil du temps perdu (ou n’ont jamais eu : 87 % des 18-25 ans n’ont pas voté dimanche dernier) tout sens concret et objectif pour les français. Créées dans leur forme actuelle à partir de 1956, devenues collectivités locales en 1982, inscrites dans la Constitution depuis 2003 et fusionnées de 22 à 13 en 2016, les régions sont le résultats d’une modernité, « la décentralisation française », dont le feuilletage (et le feuillage des lois, décrets, normes, circulaires) est devenu totalement illisible pour le citoyen. Le transfert par l’état des services à la populations et la répartition des pouvoirs y sont un trompe-l’oeil et au final tout le monde en sort affaiblit.

Alors, doit-on culpabiliser les abstentionnistes ou les prendre par la main ? Qui pourrait les blâmer ? Les élections régionales ont quasiment été marquées par deux thèmes portés par les candidats et relayés par les médias : la sécurité qui n’entre pas dans les prérogatives des régions, et la course à la future élection présidentielle.
Pas une fois le président de la République n’a appelé publiquement les français à aller voter. Pire au cours de déplacements chevauchant la campagne, il s’est défendu d’y prendre part, réduisant de fait l’importance de l’enjeu. Quant à la calamiteuse distribution des profession de foi des candidats, espérons simplement que dans un pays démocratique comme le nôtre, le parlement se saisira du problème et demandera des comptes au ministère de l’intérieur sur cette organisation.
Mais la question aux Régions reste et n’est-elle pas la même que celle posée à l’Europe ? À savoir : Pourquoi vote-t-on ? À quoi servent les Régions au quotidien ? Elle se dédouble sans conteste d’une question plus profonde : la politique change-t-elle encore la vie ? Ou n’est-ce pas plutôt au travers des associations et des réseaux sociaux que la vie se déroule aujourd’hui, que l’opinion, les espoirs s’expriment ?
Les stratégies politiques n’intéressent pas la majorité des Français, elles les dégoûtent plutôt du champ politique et des échéances électorales. Il serait donc dangereux que l’on puisse s’habituer à ces pratiques et faire de l’abstention un fait démocratique. Ces dernières années et dans toutes les élections l’abstention a progressé pour culminer lors du premier tour de ces élections au chiffre invraisemblable et anti-démocratique de 66,72 %… Il faut le dire : aucune institutions en France, privée ou public ne tolèrerait un tel quorum, moins du tiers, pour délibérer. Nous pourrions d’ailleurs poser la question au ministre de l’intérieur et au gouvernement qui défendent un dispositif « anti-putsch » dans la loi « confortant le respect des principes de la République ». Un dispositif créé pour lutter contre le fait qu’une minorité puisse prendre le contrôle d’une majorité silencieuse et souvent en désaccord … Mais dans le cas de nos élections régionales cela n’émeut personne.
Alors il faut penser à soi. C’est le sens des élections locales. Il faut aller voter dimanche !

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