Inde : l’installation d’un archevêque à Pondichéry soulève la protestations des dalits

Avant même que ne soit choisi par le pape François le nouvel archevêque de Pondichéry-Cuddalore, le mouvement « Dalit Christian Liberation Movement » (DCLM) avait exigé du Vatican qu’un prélat dalit soit sélectionné pour diriger le siège archiépiscopal qui est situé dans le Tami Nadu, un état où les dalits représentent la majorité écrasante de la communauté catholique.
Mgr Francis Kalist, 64 ans, est l’ancien évêque de Meerut dans l’Uttar Pradesh. Sa nouvelle affectation au siège sensible de Pondichéry-Cuddalore a été annoncée le 19 mars. Il a dirigé l’eucharistie solennelle marquant son installation vendredi après-midi dans la cour de l’école primaire du Petit Séminaire, en présence du nonce apostolique en Inde, Mgr Leopoldo Girelli.

Le système des castes mis en cause

Mais l’entrée du nouvel archevêque n’a pas suffi à apaiser les tensions. Le jour même de la prise de fonction de Mgr Kalist, le DCLM a organisé une manifestation. Lors de ce rassemblement, il a sévèrement critiqué les évêques de l’État indien et le nonce apostolique. Le groupe continue d’exiger la démission du nouvel archevêque ; il se plaint qu’un seul évêque local sur 18 soit dalit.
Dans une déclaration, le président du DCLM, M. Mary John, affirme que, comme Jésus, les catholiques dalits sont victimes d’une trahison et qu’ils ont été « privés de leurs droits et marginalisés dans l’Église catholique ». Pour cette raison, plaide-t-il, « nous avons perdu confiance dans l’autorité religieuse catholique. Donc, à partir de maintenant, nous allons soulever ces questions de ségrégation de caste, d’intouchabilité et de discrimination de caste avec le gouvernement et les autorités constitutionnelles du pays ». La déclaration du DCLM ajoute : « Pendant des décennies, nous nous sommes retenus de prendre de telles mesures, mais aujourd’hui, cela ne fait que nuire à notre cause. » Pour rectifier la situation, le mouvement avertit : « nous allons également écrire à la Cour suprême de l’Inde sur cette grave question. »

Le pape François rappelé à ses prises de position

Citant la demande de pardon que le pape François a adressée le 1er avril aux délégations représentant les peuples autochtones du Canada « pour la conduite déplorable de ces membres de l’Église catholique » le DCLM a cherché à établir un parallèle avec la situation indienne. Aujourd’hui, souligne le communiqué, « il est temps que la hiérarchie catholique indienne présente ses excuses aux Dalits de l’Église catholique pour la discrimination de caste qu’ils ont subie pendant des siècles et qu’elle leur accorde une réparation appropriée ». La lettre se termine par un « appel au pape François pour qu’il effectue bientôt une visite spéciale en Inde, en ayant spécifiquement à l’esprit cet objectif principal ».