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  • Publié le 5 avril 2023

Interrogations sur l’utilisation du fonds « Marianne » créé par Marlène Schiappa en 2021

« Marianne » et « L’Œil du 20 heures » de France 2 ont enquêté sur l’utilisation de l’argent du fonds Marianne. La gestion de ce fonds de 2,5 M € créé par Marlène Schiappa pour promouvoir les valeurs républicaines après l’assassinat de Samuel Paty soulève de si nombreuses et graves interrogations que dans un communiqué diffusé le 4 avril par ses avocats, la famille de Samuel Paty a indiqué que le nom de ce dernier ne pouvait être associé à cette initiative.

Créé en 2021 par la secrétaire d’État Marlène Schiappa pour promouvoir les valeurs républicaines après l’assassinat de Samuel Paty, le fond « Marianne » a-t-il permis à des personnes de s’enrichir indûment ? La question a été soulevée par les révélations du journal Marianne et de L’Œil du 20 heures de France 2. Plusieurs éléments de l’enquête font planer le doute quant à la gestion de ces dotations publiques de plus de 2,5 millions d’euros destinées à financer des actions de défense des valeurs républicaines sur Internet face à la radicalisation en ligne ou cyber djihadisme.

L’identité des lauréats mise au secret

Le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), dirigé par le préfet Christian Gravel a été chargé en 2021 de lancer un appel à projets pour répartir l’argent public alloué au fonds « Marianne ». Le 30 juin 2022, le magasine Marianne demande au ministère de l’Intérieur de lui communiquer la liste des candidatures retenues. Le préfet refuse de répondre en expliquant ne pas vouloir « porter atteinte à la sécurité de ces porteurs de projets ». Marianne et France 2 dressent alors par eux-mêmes la liste des structures dotées. Parmi les 17 dossiers sélectionnés, quatre associations se partagent près d’1,3 million d’euros. L’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation au service militaire (USEPPM) décroche la subvention la plus élevée : 355 000 euros. Environ 15% du total des fonds alloués au Fonds Marianne.

355 000 € de subventions pour ...

Les deux médias se sont penchés sur le travail réalisé par ’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation au service militaire (USEPPM) et l’utilisation des 355 000 €. Le résultat est maigre. L’enquête révèle que 13 vidéos ont été produites (dont une majorité n’atteint pas les 100 vues sur YouTube), qu’un site internet au contenu rédactionnel succinct ainsi qu’un compte Facebook comptant cinq amis ont été ouverts.
Plus grave, selon les médias, les relevés bancaires de l’association révèlent que la majorité de cet argent a été consommée pour rétribuer les « services » des deux administrateurs de l’association : Mohamed Sifaoui, expert reconnu des questions de radicalisation et actuel directeur de la com du club de football d’Angers Sco ainsi que Cyril Karunagaran, président de l’USEPPM et entrepreneur. Ils auraient empoché à eux deux 120 000 € de salaires alors que les statuts de l’association interdisaient aux administrateurs de toucher une quelconque rémunération. Les deux hommes auraient respectivement perçu environ 3 100 euros net mensuels pour Cyril Karunagaran, et entre 3 280 et 3 500 euros pour Mohamed Sifaoui.
Selon ce dernier, l’association aurait embauché une dizaine de salariés en CDD et en piges. Mais l’Œil du 20 heures n’en a relevé que deux en consultant les relevés bancaires de l’association. Devant ces révélations, le secrétariat d’État chargé de la Citoyenneté a saisi l’inspection générale de l’administration d’une mission sur l’attribution de la subvention, son usage et le contrôle qui en a été assuré. De son côté, le ministère de l’Intérieur a fait savoir qu’un signalement au Procureur pourrait être rapidement exercé. De son côté, le CIPDR a annoncé avoir engagé une procédure de vérification des comptes de l’association.

Mohamed Sifaoui réfute les faits

Face à ces soupçons de détournement d’argent public, Mohamed Sifaoui conteste énergiquement les faits sur twitter, affirmant « Au sujet du « fonds Marianne », j’ai décidé de lancer des procédures judiciaires à l’encontre de tous ceux qui me diffament. De plus, je mets à la disposition de toute enquête administrative et/ou judiciaire informations et documents utiles et nécessaires pour rétablir la vérité ». L’ancien journaliste assure à qui veut l’entendre avoir été rémunéré en tant que chef de projet et non en tant qu’administrateur. Au Courrier de l’ouest, il a expliqué avoir perçu « de juin 2021 à décembre 2022 51 381,05 € net, et 1 931 € pour solde de tout compte », précisant même que les trois derniers mois ont été réalisés « sans solde » puisqu’il effectuait à l’époque sa période d’essai à Angers SCO. « Et puis l’association est reconnue d’utilité publique, ses comptes sont certifiés par un commissaire aux comptes. Ceux qui m’attaquent n’ont volontairement pas attendu ses conclusions », a souligné celui qui vit sous protection policière depuis une vingtaine d’années pour ses prises de position à l’encontre de l’islam radical.
Sur le faible engagement de la campagne numérique généré sur les réseaux sociaux, il a aussi tenté une explication auprès journal : « On ne conteste pas un microcosme évoluant depuis des années en montant une équipe en moins de six mois. J’avais proposé un plan sur cinq ans avec une action incarnée pour qu’elle soit virale. Mais l’État n’en voulait pas ». Marlène Schiappa, de son côté, n’a pas réagi. Son cabinet a répondu aux journalistes qui ont tenté de la contacter que le fonds Marianne ne relève plus du domaine de compétence de la Secrétaire d’État, désormais chargée de l’Économie sociale et solidaire ainsi que de la Vie associative. Qui sait tout pourrait encore être dévoilé par l’ancienne ministre qui a décidé d’apparaître à la Une du magazine érotique le jeudi 6 avril.

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