«On ne fait pas d’élection avec des prières »Proverbe québécois

 

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  • Publié le 29 avril 2022

Législatives au Liban : les chefs religieux appellent l’abandon des discours confessionnels en politique

Au Liban, depuis le pacte national de 1943 renforcé en 2008 par les accords de Doha, les postes les plus élevés sont proportionnellement réservés aux représentants de certaines communautés religieuses. Aujourd’hui à l’approche des élections législatives qui verront à nouveau s’affronter les principales forces politique du pays, les principaux chefs religieux libanais les appellent à se défaire du discours confessionnel et à répondre aux besoins de la population libanaise qui souffre terriblement de la crise socio-économique que le pays traverse actuellement.
Ainsi, fin mars, dans le cadre de la réception des membres d’une liste électorale, le cheikh chiite Sayyed Fadlallah a affirmé que le changement au Liban n’était pas impossible. Le cheikh chiite a appelé les forces politiques souhaitant ce changement à proposer des programmes novateurs, apportant des réponses aux difficultés de la population et dépassant les clivages confessionnels traditionnels. Il a insisté sur la nécessité d’ériger comme objectif à tout programme, la préservation de la nation et de ses richesses, et l’abandon des discours confessionnels utilisés par les partis traditionnels pour maintenir leur hégémonie sur la vie politique libanaise.
De son côté, dans la même période, et comme de coutume, lors d’une homélie dominicale, le patriarche Raï a réitéré ses attaques implicites contre le Hezbollah en affirmant que les Libanais ne souhaitaient pas de substitut, ni de partenaire à l’État libanais. Le prélat maronite a indiqué que les Libanais aspiraient à une dépolitisation de la justice et à la fin du blocage du pouvoir judiciaire et de l’administration afin de rendre à l’État sa légitimité. Le prélat maronite multiplie, depuis plusieurs mois, les attaques indirectes envers le Hezbollah et appelle à la confiscation de l’arsenal du parti de Dieu et à l’ouverture d’un débat national sur la neutralité du Liban à l’égard des conflits régionaux et plus précisément du conflit israélo-arabe. Mgr Raï a également appelé au respect de la souveraineté des États frères du Golfe et à l’arrêt des critiques à l’égard de ces États, critiques qui ne profitent qu’aux intérêts de pays étrangers.
Puisse-t-il être entendu car la bataille électorale a pris un nouveau tournant au sein même de la communauté sunnite et plus précisément entre les anciens premiers ministre Fouad Saniora et Saad Hariri. De fortes tensions sont nées entre Saad Hariri et son ancien mentor qui soutien plusieurs listes électorales dans différentes régions libanaises. Suite à l’annonce de son retrait, Hariri qui ne souhaite pas affronter les listes du Hezbollah accuse Fouad Saniora de vouloir « anéantir sa popularité ». Par ailleurs, après que Fouad Saniora ait réussi à convaincre certains candidats à se présenter sur des listes communes avec les Forces Libanaises notamment dans le premier district de la Békaa, une bataille électorale s’annonce avec cette fois-ci des candidats soutenus par Bahia Hariri. Ces tensions pourraient aboutir à des affrontements dans les rues libanaises, préviennent certaines sources sécuritaires. Désormais il est attendu que Deir el Fatwa ou encore l’Ambassade Saoudienne au Liban tente une médiation entre les 2 hommes alors que Fouad Saniora apparaitrait désormais comme l’homme de Riyad au Liban.

Il est donc à espérer que les appels des chefs religieux alertent les différents candidats car sur le plan humanitaire, un récent rapport de l’UNICEF indique que la crise économique au Liban touche les parties les plus importantes et les vulnérables de la population, et qu’après avoir fait fuir les forces vives de sa jeunesse, elle menace son avenir, l’enfance.

Sources : Libnanews, Ad-Diyyar, L’Orient Le Jour

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