France : baisse des actes antisémites en 2022 selon un dernier rapport du Crif
Les actes antisémites ont été en 2022 au nombre de 436, contre 589 l’année précédente, selon un décompte rendu public mercredi 25 janvier par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), soit une baisse de 26 %. Les atteintes aux personnes restent majoritaires. Le Crif relativise la baisse car elle reste dans la moyenne des chiffres observés au cours des 20 dernières années.
Dans un communiqué annuel publié ce mercredi 25 janvier, le Crif fait état du rapport 2022 établi par le Service de protection de la communauté juive (SPCJ), une organisation privée émanant des principales institutions juives, qui a pour objet la protection de la vie juive).
« En 2022, le ministère de l’Intérieur et le SPCJ ont recensé 436 actes antisémites » ayant fait l’objet d’une plainte ou d’un signalement à la police, écrit le Crif. Dans son communiqué le Crif indique que « 53 % » de ces actes « portent atteinte à des personnes » dont « 10 % sont des agressions physiques violentes » Selon Yonathan Arfi, Président du Crif, « Bien que les Français juifs représentent moins d’1 % de la population, ils sont la cible de 61% des atteintes aux personnes à caractère antireligieux. Interrogée par l’AFP, la place Beauvau, dont les chiffres seront publiés ultérieurement, n’aurait pas confirmé cette statistique. En 2021, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur, il y avait eu au total « 1 659 actes antireligieux » en France, soit 857 actes antichrétiens, 589 actes antisémites et 213 actes antimusulmans.
Prudence sur les résultats
Face à cette baisse de 26 % par rapport à l’année précédente, le président du Crif, Yonathan Arfi a déclaré « Évidemment, une baisse est une bonne nouvelle, mais c’est à relativiser », rapporte l’AFP. Cette prudence, le président du Crif l’explique notamment parce que le rapport s’appuie sur « des chiffres enregistrés en commissariat », ou parce que, souligne-t-il, « les actes les plus graves restent à un niveau élevé » et « la réalité de l’antisémitisme sur Internet » n’est pas totalement prise en compte. « On reste sur un plateau élevé, du même ordre que ces 20 dernières années, a ajouté Yonathan Arfi, pour qui l’antisémitisme continue « de prendre différents visages et notamment ceux de l’islamisme, du complotisme et de la haine d’Israël ».
Selon le communiqué du Crif, le SPCF a également mené une étude sur la réponse pénale apportée aux agressions physiques antisémites commises de 2015 à 2019 . Il en ressort précise le communiqué que 63 % des affaires d’agressions antisémites ont été classées sans suite et que dans le cas de poursuites, seulement 24 % des agresseurs ont été condamnés
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