Les Français et la mort : un dernier sondage Ifop confirme le déclin du religieux

La question du rapport des Français à la mort demeure un sujet particulièrement intéressant. Fort d’historiques précis, l’Ifop a mesuré, à la demande du site Plaquedeces.fr et de l’agence spécialisée en data FLASHS, cette évolution dans une nouvelle enquête menée auprès de plus de 1 000 Françaises et Français.
Les résultats de cette étude montrent que l’approche religieuse de la mort continue de perdre du terrain, ainsi que le traduit la volonté exprimée par 6 personnes sur 10 de privilégier une cérémonie civile à un office religieux (en chute de 15 points depuis 2008, même si le désir demeure massif parmi les personnes croyantes et religieuses : 88%), voire pas de cérémonie du tout, lors de leurs obsèques.
Il en est de même pour l’inhumation à laquelle nos compatriotes ont de moins en moins recours au profit de la crémation. Ils sont en effet 50 % à préférer désormais ce rite, dans une proportion qui a plus que doublé depuis 1970 (+30 pts), autre traduction du phénomène de recul de la religiosité en France.

Vie après la mort : des Français de plus en plus indécis

Ce recul de la religiosité n’implique pas pour autant un reflux de toutes les croyances, celle dans la vie après la mort demeurant par exemple partagée par un tiers des Français (31%), soit une proportion similaire à celle mesurée il y a cinquante ans (37% en 1970).
Toutefois, comme le révèle le sondage, ce sont les jeunes qui sont désormais plus enclins que les personnes plus âgées à croire en une vie après la mort avec 41% des moins de 35 ans qui y souscrivent contre 27% des plus de 35 ans. Cette propension à croire en un au-delà reste toujours nettement plus élevée chez les croyants pratiquants : 69 % envisagent cette perspective contre 38 % pour les simples croyants. Mais à l’intérieur même de cette catégorie, le sondage décèle des inflexions. Il révèle que les croyances les plus « religieuses » reculent. Celles dans le paradis et l’enfer avec 32% d’adhérents baissent (-5 points depuis 2004). Celles dans la résurrection aussi (24%, soit -4 points). En revanche les croyances davantage « ésotériques » comme celle en la réincarnation grandissent (32%, +10 pts) depuis 2004. Ainsi, 55% des personnes croyantes et religieuses croient en la réincarnation et parmi elles 43% des 18-34 ans.
Mais au delà de ces chiffres, ce que l’enquête met aussi en lumière c’est une incertitude grandissante des Françaises et des Français quant à la possibilité d’une vie après la mort. La part de personnes ne se prononçant pas sur cette éventualité a en effet doublé en 50 ans, passant de 16% en 1970 à 33% en 2023 et dépassant ainsi de 2 points la proportion, rapportée plus haut, de ceux qui en sont certains.

L’angoisse de la disparition

Qu’ils soient croyants ou non, les Français redoutent bien plus la mort de leurs proches que la leur. Dans ce dernier sondage Ifop, moins de la moitié (49% dont 23% tout à fait) des personnes interrogées se disent angoissées à l’idée de leur propre disparition, mais plus de 8 sur 10 craignent plus que tout la perte d’un enfant (83% dont 64% tout à fait), celle de leur conjoint (76% dont 51% tout à fait), d’amis proches (70% dont 27% tout à fait) ou de leurs parents (69% dont 43% tout à fait). Globalement, 88% de nos concitoyens (et 91% de celles et ceux qui ont déjà été confrontés à la mort) expriment une forte inquiétude. L’étude révèle des femmes généralement plus anxieuses à propos de la mort que les hommes. Elles sont ainsi 54% à redouter leur propre disparition contre 45% des hommes.