Tensions à LREM autour d’une affiche de campagne

C’est le numéro deux du Rassemblement national Jordan Bardella qui a allumé la mèche lundi en tweetant la photo de l’affiche où l’on voit Sara Zemmahi, candidate remplaçante aux côtés de trois colistiers dans un canton de Montpellier. « C’est cela la lutte contre le séparatisme ? » s’exclame-t-il en interpelant la ministre LREM Marlène Schiappa. « Porter un voile sur une affiche électorale c’est en faire un étendard militant et politique. En Marche accompagne le séparatisme », a-t-il ajouté aujourd’hui dans un nouveau tweet.
Le délégué général de LREM Stanislas Guérini lui a immédiatement répondu, sur Twitter également, en affirmant que « Les valeurs portées par LREM ne sont pas compatibles avec le port ostentatoire de signes religieux sur un document de campagne électorale. Soit ces candidats changent leur photo, soit LREM leur retirera leur soutien. ».

Divisions au sein de LREM

Le message en forme d’ultimatum divise au sein du parti. Plusieurs députés ont rapidement contesté ce recadrage du délégué général du parti. Parmi ces parlementaires, on trouve notamment la députée du Val d’Oise Naïma Moutchou soutenue par ses collègues Cécile Rilhac et Stella Dupont. « Écarter cette candidate serait une discrimination » a t-elle écrit sur twitter en plaidant que « Le mépris du droit, c’est l’agenda du RN. Pas le nôtre ». Même son de cloche pour la députée de l’Hérault Coralie Dubost qui a déclaré sur Radio J que la candidate en question « ! ».qu’elle soit voilée ou non, elle a toute sa place chez nous ! ».
Mais du côté de Roland Lescure, député et porte-parole du mouvement LRem, le problème existe bien sur la forme mais non sur le fond. « Peut-être que sur la forme, ce n’était pas la meilleure manière de procéder en retweetant Bardella puisqu’on donne du crédit à ce qu’il dit », a-t-il déclaré à l’AFP, avertissant cependant les candidats que « s’ils persistent dans leur volonté d’afficher un signe ostentatoire, on leur retirera le soutien ».
Une position approuvée mardi sur France Inter par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal même s’il a précisé que « juridiquement, rien n’empêche une personne de se présenter à une élection avec un signe religieux, en l’occurrence un voile ».