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  • Publié le 5 octobre 2022

Rapport Sauvé : un an après sa publication

Un an après le choc de la révélation par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) du nombre des abus sexuels commis dans et par l’Église catholique, quels changements a t-il produit dans l’Église et chez les catholiques ?
Souvenons-nous d’abord de l’ampleur des chiffres qui nous avait tous effaré : le rapport avait évalué à 216 000 le nombre de victimes de clercs, religieux ou religieuses depuis 1950 et à 330 000 en ajoutant les victimes de laïcs, bénévoles ou salariés, en mission d’Église.
Cette pratique des abus sexuels était connue. Depuis des années, beaucoup savaient que le système dysfonctionnait mais rares étaient ceux à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Église a oser élever la voix et mettre sur la place publique cette information, ce scandale.
La plus haute instance de l’Église catholique, la Conférence des Évêques de France, qui a courageusement commandé et financé ce rapport a elle-même été surprise par l’ampleur du phénomène. Un tel nombre de victimes dans les milieux catholiques n’avait jamais été mise à jour, même si d’autres rapports – moins complets – avaient déjà été publiés ailleurs dans le monde, comme aux Etats-Unis ou en Allemagne. Les évêques français ne s’attendaient pas à une telle bombe. Le choc produit a ouvert des portes en mettant en lumière le désordre systémique qui règne au sein de l’institution catholique française. Son retentissement a rapidement été dépassé les frontières de l’hexagone. Nombre de scandales ont éclaté au grand jour au sein des hautes institutions catholiques espagnoles, portugaises et en Amérique du Sud.
Pourtant aujourd’hui, au delà de ces acquis, notamment la prise de conscience de la gravité et du caractère systémique des violences sexuelles dans les milieux catholiques, les incertitudes demeurent sur la mise en œuvre des réformes nécessaires au sein de l’institution. Le célibat des prêtres et l’ordination des femmes en font partie. Pour beaucoup ce sont des enjeux incontournables du volet « prévention » que l’Église souhaite instaurer en son sein.
Quant aux victimes, chaque jour plus nombreuses à demander réparation aux deux instances créées à cet effet, l’INIRR pour l’église et la CRR pour les institutions religieuses et laïques, elles s’impatientent. Leur énervement dirigé contre les deux institutions de réparation, qui font vraiment ce qu’elles peuvent avec ce dont elles disposent (notre article), ont pour arrière plan l’omerta et les tensions toujours existantes au sein de la communauté catholique sur les abus sexuels commis en son sein.
« Notre Eglise a engendré un peuple de vies brisées », avait lâché il y a un an devant les caméras et au bord des larmes, la théologienne Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France après la présentation par Jean-Marc Sauvé du volumineux rapport de la Ciase. Jean-Marc Sauvé qui a fait l’admiration de tous par la qualité de son travail et la manière dont il a conduit la commission et qui déjà ne se méprenait pas sur la lente et difficile transformation de l’Eglise après la remise de son document.
Le rapport de la Ciase a sans aucun doute accentué le phénomène de désertion chez des catholiques qui délaissaient déjà de plus en plus la pratique religieuse. C’est aujourd’hui le défi de l’Église catholique. Sans forces vives, qu’elle soit religieuse ou non, aucune institution n’est capable de se réformer.

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