«On ne fait pas d’élection avec des prières »Proverbe québécois

 

Gabriel Attal appelle à « une union nationale pour notre école »

Lors de sa conférence de presse de rentrée, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal a détaillé et complété ses annonces faites la veille sur TF1 à propos du report des épreuves du bac, de l’interdiction de l’abaya, du prix des fournitures et a fait du harcèlement la grande cause de l’année scolaire. Ce qu’il faut retenir des annonces de ce lundi matin.

« Je suis lucide, il reste beaucoup à faire pour venir à bout des maux de l’école », a déclaré celui qui a été nommé le 20 juillet dernier rue de Grenelle. Lors de sa première conférence de presse de rentrée, lundi 28 août, Gabriel Attal n’a pas éludé les difficultés qui touchent de l’école de la République pointant cet « héritage de décennies de sous investissement et d’absence de reconnaissance des professeurs ». « J’ai pour mission de continuer à réparer l’école et notre boussole doit faire de l’école un lieu qui émancipe et qui élève. » a encore déclaré le ministre avant de développer les actions qu’il compte mener dans l’année à venir. Évaluations sur « les savoirs fondamentaux » (français et mathématiques), absentéisme et rémunération des enseignants, recul du épreuves du baccalauréat, abayas et laïcité, inflation et fournitures scolaires,..., Gabriel Attal a repris et complété les annonces faites la veille au 20 heures de TF1.

L’abaya interdite en milieu scolaire

Ce matin, Gabriel Attal a confirmé « qu’on ne pourrait plus porter l’abaya à l’école ». Cette décision intervient alors que de plus en plus d’établissements signalent des atteintes à la laïcité, notamment pour des questions vestimentaires, et réclament une clarification. Il y a quelques jours, une note des services de l’État avait dévoilé une hausse préoccupante des atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires. De septembre à novembre 2021, 91 signalements pour port de signes et tenues étaient remontés au ministère, soit 14% des atteintes à la laïcité sur la période  ; d’avril à juillet 2023, ce sont 923 signalements qui étaient relevés, soit 49% des atteintes à la laïcité.
Si la dimension religieuse de l’abaya, cette robe longue et ample portée par-dessus les vêtements, est débattue, le vêtement est considéré par le ministre comme un signe lié à l’islam. « Vous rentrez dans une salle de classe, vous ne devez pas être capable d’identifier la religion des élèves en les regardant », a-t-il justifié dimanche sur TF1. « L’abaya n’a pas sa place dans notre école, pas plus que les autres signes religieux », a insisté le ministre lors de sa conférence de presse, évoquant la « fidélité à nos valeurs et le refus du communautarisme ». Le ministre n’en a pas dit plus sur les modalités de cette interdiction mais a précisé que la responsabilité d’accepter ou de refuser les abayas et les qamis ne reposerait plus sur les enseignants et les personnels de direction des établissements et qu’il prenait la pleine responsabilité de cette interdiction. Gabriel Attal souhaite s’entretenir « dès la semaine prochaine » avec les responsables d’établissements scolaires pour les aider à appliquer cette interdiction et prévoit de leur fournir les moyens techniques et humains nécessaires. Ainsi, « 300 000 personnels par an » seront formés aux « enjeux de laïcité » d’ici à 2025 et l’ensemble des 14 000 membres du personnel de direction « avant la fin de l’année » a annoncé le ministre.

Abandon du « bac Blanquer »

Ce matin le nouveau ministre de l’Éducation a officialisé la rupture avec le « bac Blanquer », mis en place pour la première fois en 2023, et qui se voit reprocher de nourrir l’absentéisme et la démotivation chez les lycéens au troisième trimestre. Les épreuves de spécialité du baccalauréat se tiendront en juin dès la session 2024, et non plus en mars . « Plus que jamais, nous devons reconquérir l’ensemble du troisième trimestre », a déclaré Gabriel Attal en annonçant à propos du recul en juin des épreuves de spécialités du bac que les cinq minutes dédiées au projet d’orientation dans le grand oral seraient supprimées.
Ce bouleversement conduit ainsi à la fin de la prise en compte des épreuves de spécialité du bac lors de la sélection faite par les établissements de l’enseignement supérieur par le biais de Parcoursup.
Le ministre a par ailleurs confirmé le retour des mathématiques en première, avec une heure et demie de cours minimum pour les élèves qui n’ont pas choisi cette spécialité. Quant au bac de français, Gabriel Attal a fait savoir que le nombre de textes au programme pour l’oral serait ramené de 20 à 16. Les bouleversements pourraient ne pas s’arrêter là. Avant Gabriel Attal, Pap Ndiaye avait annoncé que le gouvernement étudiait aussi un changement de coefficient des épreuves de spécialité, ou une prime à l’assiduité pour les lycéens.

Les maths et le français : savoirs fondamentaux

Lors de sa conférence de presse, le ministre a insisté sur les « savoirs fondamentaux », à savoir les mathématiques et le français, annonçant pour cette année scolaire un « choc des savoirs ». Cela passera notamment par l’instauration de nouvelles évaluations nationales en CM1 et en quatrième, afin d’ « objectiver les difficultés de chaque élève dès le début de l’année scolaire ».
En CP, deux heures par jour devront être consacrées à l’apprentissage et à la pratique de la lecture. En CM1, les élèves qui ont du mal avec la lecture « bénéficieront d’une pratique quotidienne renforcée avec la lecture de textes longs », a annoncé Gabriel Attal. En CM2, « les élèves devront produire un texte écrit » chaque semaine, a ajouté le ministre.
Au collège, une heure hebdomadaire de soutien en français et mathématiques sera instaurée pour les élèves de sixième, « sur la base de l’évaluation de début d’année ». Elle sera assurée notamment par des enseignants d’école élémentaire. Pour permettre l’introduction de cette heure de soutien, l’heure de technologie en classe de sixième est supprimée. Le dispositif « devoirs faits », qui consiste en un accompagnement de deux heures et demie par semaine pour les devoirs, sera généralisé à l’ensemble des élèves de sixième.
Enfin, au lycée, c’est le retour des maths pour tous en 1ère. « La suppression des maths fut une erreur, il faut avoir le courage de le dire et de le reconnaître », a plaidé Gabriel Attal.

Au lycée professionnel, les stages en entreprise seront rémunérés

Dès cette rentrée, les élèves de lycée professionnel vont bénéficier d’une rémunération pendant leur période en entreprise, jusqu’ici non rémunérée, « jusqu’à 2 100 euros sur un cycle de trois années de formation », a détaillé lors de la conférence de presse Carole Grandjean, la ministre en charge de l’enseignement et de la formation professionnels. Autres nouveautés en filière professionnelle, « chaque lycée disposera d’un bureau des entreprises » et les établissements « accompagneront leurs anciens élèves sans solution », a ajouté Carole Grandjean. La ministre a également annoncé qu’elle allait « lancer de nouvelles possibilités de formation en bac +1 pour les élèves ». « Chaque bac pro offrira demain au moins une spécialité pour poursuivre ses études, avec dès cette année 5 000 places en bac +1 », a-t-elle détaillé. Et d’ajouter : « Mon cap est clair : faire reconnaître la voie professionnelle pour ce qu’elle est, une filière de réussite ». La réforme du lycée professionnel sera évaluée via trois indicateurs : la réduction du nombre de décrocheurs, l’augmentation du taux d’insertion dans l’emploi après le diplôme et l’amélioration du taux de poursuite des études après le diplôme (CAP ou bac pro).

Professeurs revalorisés dès septembre, mise en œuvre du « pacte enseignant »

« En septembre, chaque enseignant, sans condition, gagnera entre 125 et 250 euros net de plus par mois », a assuré ce matin Gabriel Attal, confirmant les annonces du mois d’avril. « Pas un seul professeur titulaire ne touchera moins de 2 100 euros net par mois », a-t-il ajouté, soulignant la « plus grosse hausse de salaire de nos professeurs depuis des décennies ». Les chefs d’établissements, eux, percevront « 1 000 euros de plus par an », tandis que les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) bénéficieront d’une « revalorisation de 10 à 13%’, a annoncé le ministre.
Interrogé la veille par TF1 sur le manque de professeurs à la rentrée et les absences non remplacées en cours d’année, Gabriel Attal a répété ce matin qu’il était nécessaire « d’attirer plus d’enseignants, de les valoriser », notamment « financièrement ». Sur toute sa scolarité, un élève peut perdre jusqu’à une année d’enseignement avec les absences non remplacées », a reconnu Gabriel Attal qui a avancé le chiffre de 15 millions d’heures perdues par an par les élèves : « La moitié découle d’une organisation administrative et nous devons éviter que les heures de formation et de réunions pédagogiques soient données sur les heures de cours et laissent les élèves sans solution ». Il a confirmé que dans le cadre « du pacte enseignant » présenté en avril, les enseignants qui remplaceront un collègue pour une absence de courte durée seront rémunérés 1 250 euros brut par tranche de 18 heures.

Le harcèlement, « grande cause de l’année scolaire »

« On n’apprend pas bien si on n’est pas heureux », « le harcèlement à l’école fait souffrir trop de nos enfants », a expliqué Gabriel Attal lors de sa conférence de presse en évoquant le suicide en mai d’une adolescente. Le ministre a ainsi annoncé que « la lutte contre le harcèlement » serait « la grande cause de l’année scolaire ». C’est un « impératif que je fixe pour l’ensemble de l’Education nationale : nos enfants doivent être écoutés et protégés », a-t-il déclaré en annonçant qu’un élève responsable de harcèlement scolaire pourra désormais être transféré dans un autre établissement, pour ne pas imposer ce changement à la victime. Ces mesures concernent aussi le cyberharcèlement.

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