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  • Publié le 4 mai 2021
  • Mise à jour: 7 mai 2021

Antisémitisme : comment est-il défini ?

L’antisémitisme consiste souvent à accuser les Juifs de conspirer contre l’humanité et, ce faisant, à les tenir responsables de « tous les problèmes du monde ». Vociféré, chanté, tagué, publié, commis l’antisémitisme a une définition qui fait consensus pour le condamner : celle de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA).

« L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte. » Ceci est la définition opérationnelle de l’antisémitisme, non contraignante, adoptée par les 31 États membres de l’IHRA le 26 mai 2016. Cette Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) rassemble des gouvernements et des experts dans le but de renforcer et de promouvoir l’éducation, le travail de mémoire et la recherche sur l’Holocauste et de mettre en œuvre les engagements de la déclaration de Stockholm de 2000. Parmi les 34 pays membres de l’IHRA, 25 ont adopté la définition de l’IHRA : Argentine ; Autriche ; Belgique ; Bulgarie ; Canada ; Chypre ; République Tchèque ; France ; Allemagne ; Grèce ; Hongrie ; Israël ; Italie ; Lituanie ; Luxembourg ; Moldavie ; Pays-Bas ; Macédoine du Nord ; Roumanie ; Serbie ; Slovaquie ; Slovénie ; Suède ; Royaume-Uni ; Uruguay. On notera l’absence de la Pologne où de nombreux historiens faisant des recherches sur l’Holocauste y sont aujourd’hui poursuivis pour avoir présenté les résultats de leurs travaux.

L’antisémitisme se nourrit de stéréotypes et de jugements péjoratifs

Un acte antisémite est une infraction lorsqu’il est qualifié ainsi par la loi (c’est le cas, par exemple, du déni de l’existence de l’Holocauste ou de la diffusion de contenus antisémites dans certains pays). Une infraction est qualifiée d’antisémite lorsque les victimes ou les biens touchés (comme des bâtiments, des écoles, des lieux de culte et des cimetières) sont ciblés parce qu’ils sont juifs ou relatifs aux Juifs, ou perçus comme tels. La discrimination à caractère antisémite est le fait de refuser à des Juifs des possibilités ou des services ouverts à d’autres. Elle est illégale dans de nombreux pays.
L’antisémitisme peut se manifester par des attaques à l’encontre de l’État d’Israël lorsqu’il est perçu comme une collectivité juive. Cependant, critiquer Israël comme on critiquerait tout autre État ne peut pas être considéré comme de l’antisémitisme. L’antisémitisme consiste souvent à accuser les Juifs de conspirer contre l’humanité et, ce faisant, à les tenir responsables de « tous les problèmes du monde ». Il s’exprime à l’oral, à l’écrit, de façon graphique ou par des actions, et fait appel à des stéréotypes inquiétants et à des traits de caractère péjoratifs.
Ainsi, parmi les sources de l’antisémitisme on trouve la production d’affirmations fallacieuses, déshumanisantes, diabolisantes ou stéréotypées sur les Juifs ou le pouvoir des Juifs en tant que collectif comme notamment, mais pas uniquement, le mythe d’un « complot juif » ou d’un contrôle des médias, de l’économie, des pouvoirs publics ou d’autres institutions par les Juifs. Le reproche fait au peuple juif dans son ensemble d’être responsable d’actes, réels ou imaginaires, commis par un seul individu ou groupe juif, ou même d’actes commis par des personnes non juives. Le recours à ces stéréotypes et jugements péjoratifs ont conduit de tout temps à l’appel au meurtre ou à l’agression de Juifs, justifié au nom d’une idéologie radicale ou d’une vision extrémiste de la religion.

L’antisémitisme français en baisse ?

En France, le 27 janvier 2021, le Service de Protection de la Communauté Juive (SPCJ) a rendu compte des chiffres de l’antisémitisme pour l’année 2020. Le nombre d’actes antisémites recensés est de 339, en baisse par rapport aux années 2018 (541 actes) et 2019 (687 actes). Que faut-il penser de cette baisse ? Comment l’analyser ? Probablement « l’effet confinement » et la baisse des activités communautaires ont joué, mais aussi encore et toujours, la peur des représailles, et des procédures de plaintes souvent longues et infructueuses. A ce sujet, deux sondages de janvier 2020 [1] révélaient que 60 % des israéliens étaient sceptiques sur la sécurité des juifs de France (66% jugeant inefficace la lutte des autorités françaises contre l’antisémitisme) quand 70% des juifs de France disaient avoir été victimes d’un acte antisémite. Si les exemples d’antisémitisme dans la vie publique, les médias, les écoles, le lieu de travail et la sphère religieuse semblent moins nombreux, le ressenti, lui, ne semblent pas moins fort.

Photo d’illustration : Cimetière juif d’Allemagne. En 2019, plus de 2000 délits liés à l’antisémitisme ont été recensés en Allemagne.

[1Un sondage Ifop sur le regard des Israéliens vis à vis de l’action du gouvernement français dans le conflit israélo-palestinien et dans la lutte contre l’antisémitisme en France, l’American Jewish Committe (AJC) et la Fondation pour l’innovation politique sur les sentiment des juifs de France.

Evénement
Solidaires !

L’invasion de l’Ukraine par la Russie ne doit laisser personne indifférent !!! Outre les condamnations, il faut agir pour redonner et garantir son intégrité territoriale à l’Ukraine afin d’empêcher tout autre pays de suivre l’exemple terrible de cette invasion par la force.

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