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  • Publié le 24 février 2021
  • Mise à jour: 25 février 2021

Lutte contre les abus sexuel dans l’Église : la CEF s’enferme dans le huis-clos pour réfléchir

La Conférence des Evêques de France (CEF) a rendu public le 24 février par communiqué quelques éléments du programme et du contenu de son Assemblée plénière extraordinaire qui s’est déroulée à huis-clos ou presque, du 22 au 24 février. Elle avait pour object d’approfondir leur réflexion sur le terme de responsabilité des abus sexuels sur personnes mineures commis au sein de l’Église catholique.

Le Figaro, Ouest-France, La Croix, le Monde nous en avait averti tôt lundi, du 22 au 24 février 2021, une Assemblée plénière extraordinaire des évêques de France se réunit pour se consacrer à la question de la pédocriminalité et de la « responsabilité » de l’Église. Cette réunion, entièrement tenue en visio-conférence s’est élargie pour la moitié de sa durée à une trentaine d’autres personnes nous informe le communiqué. Ont pu y participer des personnes victimes, des membres des groupes de travail mis en place en novembre 2018, des membres de cellules d’accueil et d’écoute, divers responsables ecclésiaux (directeurs de service nationaux de la Conférence des évêques de France, la présidente de la Conférence des Religieux et Religieuses en France). Leur travaux sont le préalable à d’éventuelles décisions fin mars, lors de l’Assemblée plénière de printemps (23 – 26 mars 2021) dont le but précise la CEF, « sera d’engager l’Église en France pour plusieurs années dans un dispositif viable afin de la conduire hors de la crise des agressions sexuelles et des abus de pouvoir ».

Repenser et ajuster le terme de responsabilité ?

Le communiqué indique qu’alternant des séquences plénières et des temps de travail en petits groupes, les participants ont travaillé le terme de responsabilité sous diverses acceptions et selon divers angles : psycho social, philosophique, théologique, biblique, historique. Visiblement la notion ne fait pas consensus au sein de l’Église.
Les participants ont notamment pu écouter les interventions de Mme Elisabeth Pelsez, ancienne Déléguée interministérielle à l’aide aux victimes, membre de la Mission de préfiguration du Musée-mémorial du terrorisme et de M. Henry Rousso, président de la Mission de préfiguration du Musée-mémorial du terrorisme. Ils ont aussi bénéficié de l’éclairage biblique apporté par Sœur Sophie Ramond, religieuse de l’Assomption, maître en philosophie et docteur en théologie.
Il est indiqué ici que la réflexion se penche sur le terme, la notion, et non sur le principe, sa mise en œuvre et sa mesure. Ce qui fait une grande différence dans l’approche de la question et la réponse apportée. Mais nous le verrons sans doute fin mars.

Le recours à la catharsis

Lundi soir, apprend-t-on également, les participants ont visionné l’enregistrement de la pièce de théâtre : « Pardon ? » (voir notre brève). Cette pièce autobiographique de Laurent Martinez jouée à Avignon du 5 au 16 juillet 2019 met en scène un homme victime d’abus sexuels de la part d’un prêtre, quand il était enfant : un regard sur une douleur difficilement partageable. Comme la tragédie classique de l’Antiquité, cette pièce plonge le spectateur dans la catharsis qui suscite « la pitié et la crainte », la crainte pour soi-même, la pitié pour autrui afin d’amener chez le spectateur une purgation de ses mauvais penchants.
Laurent Martinez, avait invité l’église à venir voir la pièce dès l’émission le Débat du 21 février 2019 sur France 24... Mieux vaut tard que jamais. L’initiative de la CEF s’avère féconde puisqu’on peut lire dans le communiqué qu’ « à travers ces différents points de vue, la place et le rôle des personnes victimes dans cette réflexion s’est confirmée comme déterminant ».

Dans l’attente du rapport de la CIASE

Enfin, dans son communiqué, la CEF précise que durant cette Assemblée plénière extraordinaire, les évêques ont travaillé à la responsabilité vis-à-vis du passé, du présent et de l’avenir et ont posé un cadre pour leur réflexion à venir. Sans doute que cela passe par, « repenser la place des laïcs dans l’Église » et « sortir de l’entre-soi (masculin) » comme le demandait encore hier soir sur Arte, la théologienne et bibliste catholique, Anne Soupa, et surtout, construire un fond d’indemnisation opérationnel et pérenne qui ne repose pas sur les laïcs qui avaient très mal perçu l’annonce d’un fond spécifique d’indemnisation forfaitaire qu’ils étaient invités à abonder, s’ils le souhaitaient...
Il semble nécessaire - la CEF comme les victimes et les associations de laïcs le font valoir - d’attendre l’automne et la publication des préconisations de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (CIASE). Son rapport devrait être rendu public en octobre 2021 selon M. Jean-Marc Sauvé, Président de la CIASE, confirme le communiqué.

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