La religion « Femmes d’Iduna » fait le buzz sur TikTok

Depuis la mi-août 2025, un phénomène inédit secoue les réseaux sociaux : une jeune française, nommée Eudérame, promeut une nouvelle religion baptisée Femmes d’Iduna, exclusivement accessible aux femmes lesbiennes non trans. Son compte TikTok qui a rapidement atteint les 30 000 abonnés suscite un vif intérêt et de nombreux échanges, oscillant entre curiosité, moquerie et indignation.
Le mouvement dispose également de son propre site internet très graphique et très clair. On y trouve le Manifeste qui, dans une perspective séparatiste pacifique assumée, revendique la « création de la Terre d’Iduna », dénommée « notre monde ». Un monde construit sur une liste de règles de vie quotidienne dénommée « les piliers de Notre Foi ». Le respect de ces préceptes alimentaires, vestimentaires, de prières et de dévotion, manifeste l’appartenance au « Peuple des Femme d’Iduna » qui a pour foi, le « Séparatisme Féministe » et comme langue pour l’exprimer l’Idunat. Le site permet d’en découvrir, la grammaire, le vocabulaire. Plus facile ainsi de lire les « Iotunes » des quatre Déesses, le mot signifiant « Parole Divine » en langue d’Iduna.
Alors que penser de ce nouveau mouvement qui dispose d’un « parcours de conversion » en trois étapes où l’on prête serment pour « Bâtir un monde juste et sûr, pensé par les Femmes et pour les Femmes » ? Certes, il utilise les codes de la religion, établit une liturgie et des règles de vie qui rassemblent une communauté en vue d’une terre à créer, et non « promise ». Mais à bien y regarder tout cela reste très « temporel ». En se qualifiant comme « Le seul mouvement Féministe prônant une réelle libération des Femmes » sa visée est plus politique que religieuse. Aussi, n’y a-t-il pas rien de bien étonnant à voir émerger de pareils mouvements à l’heure où prospèrent une pétition, préoccupante en soi, pour la création de voitures réservées aux femmes (et aux enfants) dans les transports en commun ? Se prononcer sur une telle initiative, à défaut d’en sourire, équivaut plutôt à juger de ce qu’elle révèle d’alarmant dans notre société, de la difficulté des femmes à y avoir leur place, d’un vivre ensemble primordial et élémentaire qui se meurt.