«On ne fait pas d’élection avec des prières »Proverbe québécois

 

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  • Publié le 14 février 2023

Aux origines de la Saint-Valentin

Aujourd’hui jour de la Saint-Valentin, les amoureux du monde entier sont conviés à fêter l’amour, leur amour. Ce faisant, ils perpétuent sans le savoir une fête très ancienne qui remonte à l’Antiquité, comme la plupart des fêtes, chrétiennes, que nous célébrons dans nos sociétés occidentales.

Héritage de l’antiquité romaine

Notre fête des amoureux tire ses origines d’une ancienne fête romaine célébrant Lupercus Faunus, le dieu de la fécondité, des bergers et des troupeaux. Récupérée par l’Église chrétienne des premiers siècles comme de nombreuses autres fêtes romaines (celle de Mithra est devenue la fête de Noël), les Lupercales étaient des cérémonies festives de purification. À cette période de l’histoire romaine, l’année commençait le 1er mars (le calendrier julien est créé en 45 après J-C)et on ne comptait pas les jours durant l’hiver. Nos mois de janvier et de février n’existaient donc pas. Mais c’est à la mi-février, dans cette période qui marque le début du renouveau printanier, que les romains avaient choisi d’honorer Lupercus Faunus par des fêtes qui se déroulaient durant trois jours. Placées sous le signe d’un retour à une pureté ayant les attributs de l’amour et de la sensualité érotique les Lupercales avaient en fait tout d’une orgie. On y buvait plus que de raison, la sexualité y était totalement libérée, on y accomplissait des libations à Junon (déesse de la maternité et du mariage), et des sacrifices (un bouc) à Lupercus Faunus. À Rome, ce sacrifice avait lieu dans la grotte du Lupercal, au pied du mont Palatin, là où selon la légende, la louve avait sauvé en les allaitant Romulus et Rémus, les jumeaux fondateurs de la Cité. Les célébrations s’achevaient toutes dans un grand banquet, au cours duquel les jeunes hommes tiraient au sort leur compagne de soirée.

Les origines chrétiennes de la Saint valentin

Le saint Valentin que l’on fête le 14 février est un des nombreux martyrs chrétiens du IIIe siècle.
Il s’agit de Valentin, dit de Terni, ou de Rome, un prêtre devenu évêque, supplicié le 14 février 280 sous le règne du cruel empereur Claude II et enterré à Rome. Dans sa célèbre anthologie des saints chrétiens, La Légende dorée, Jacques de Voragine [1] nous raconte que l’empereur Claude, livra saint Valentin à un prince de sa cour, en le chargeant de le garder prisonnier chez lui. Arrivé dans la maison de ce prince, Valentin de Terni s’écria : « Seigneur Jésus, lumière unique, illumine cette maison afin qu’on te reconnaisse comme le vrai Dieu ! » Sur quoi le prince lui dit : « Puisque tu affirmes que ton Christ est la lumière, demande-lui de rendre la vue à ma fille aveugle ! S’il le fait, je croirai en lui ! » Valentin se mit en prière, rendit la vue à l’aveugle, et convertit toute la maison. Mais l’empereur ne l’en fit pas moins décapiter. De cet épisode, il a été ensuite tiré que Valentin de Terni après redonné la vue à la fille de son geôlier, lui aurait fait parvenir un message, probablement plus une prière qu’une déclaration d’amour, signé « Ton Valentin ». C’est de cette histoire colportée que serait née la coutume d’échanger un message d’amour avec l’élu de son cœur baptisée pour l’occasion « Valentin » ou « Valentine » chaque 14 février.
Toujours est il qu’après avoir canonisé Valentin en 495, l’Église chrétienne instaure à partir du 14 février 1498 une fête religieuse avec messes et processions destinée à commémorer son martyr, mais aussi remplacer et faire disparaitre le rite des fêtes de la jeunesse du 15 février, ces festivités païennes et libertines de l’avant printemps.
Aux traditions « immorales » païennes de l’empire romain, succèderont des fêtes de février, plus convenables à l’Église, célébrant un amour plus pur et plus courtois. Au XIVe siècle, Saint-Valentin devient officiellement le saint patron des fiancés et des amoureux.
En 1969, l’Église remanie son calendrier des saints. Saint Valentin disparait du calendrier officiel de l’Église catholique. Son exclusion intervient une année après les événements de 1968 qui consacrent un retour du primat de la jeunesse et d’une certaine liberté des moeurs.
Aujourd’hui, bien plus de 2000 ans après les Lupercales, chaque année, des milliards de personnes dans le monde continuent de s’échanger des mots et des preuves d’amour le 14 février. Ce que ce moment commémore dans chacun des temps évoqués ci-dessus, apparait comme les racines immémoriales du besoin d’amour chez les humains. D’une fête très ancienne, puis sanctifiée, la Saint-Valentin est aujourd’hui la célébration du désir d’être ensemble, ce qui est de plus en plus difficile, il faut le reconnaitre. Alors bonne Saint-Valentin !

Photo d’illustration : Radio Canada

[1La Légende dorée, Jacques de Voragine Traduction par T. de Wyzewa. Éditions Perrin et Cie, 1910 (p. 153-154).

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