«On ne fait pas d’élection avec des prières »Proverbe québécois

 

Le ramadan en période scolaire

Alors qu’au sein de la communauté musulmane, le ramadan touche à sa fin, cette fête musulmane dont le calendrier fluctue en fonction de la lunaison aura cette année largement empiété sur la période scolaire. Cela n’est pas sans conséquences sur la vie des établissements scolaires de la République.

Pour mémoire, en 2014, le ramadan avait débuté le 28 juin pour se terminer le 28 juillet. En 2015, il s’était déroulé du 17 juin au 16 juillet. La date de l’Aïd El Fitr 2019, la fin du ramadan a été fixée cette nuit par le CFCM, durant la cérémonie de « La nuit du doute ». La période de jeûne prendre fin ce mardi 4 juin. Ainsi cette année, le ramadan se sera déroulé en plein dans la période scolaire.
De plus en plus suivie au sein de la communauté des 5 à 6 millions de musulmans français, la pratique du quatrième pilier de l’islam aurait selon les académies voire même les établissements un impact de plus en plus visible sur la vie scolaire. C’est en tout cas ce qu’a constaté une psychologue de l’éducation nationale d’origine maghrébine (que nous nommerons H.F) qui intervient dans des collèges et lycées professionnels du Val-de-Marne, situés en ZEP.

Le sentiment de culpabilité

Parmi les changements constatés dans le fonctionnement de certains des établissements où elle intervient, H.F pointe la quasi désertion de la salle de déjeuner du personnel enseignant ; citant notamment le cas d’un lycée professionnel où les quelques enseignants qui ne jeûnaient pas, s’isolaient pour ne pas déranger leurs collègues musulmans. Une inspectrice lui aurait même confié que « de peur de les provoquer et de les déranger », elle évitait de manger en présence de personnes effectuant le ramadan et préférant déjeuner de manière « clandestine », seule dans son bureau. Ce malaise auquel cette psychologue scolaire est particulièrement sensible tranche, selon elle, radicalement avec la convivialité habituelle des repas en développant un sentiment de puissance par le nombre, chez les fonctionnaires musulmans pratiquants et de culpabilité chez les autres.

Dans ces établissements de banlieue où la mixité sociale si souvent annoncée par le gouvernement se fait toujours attendre, les élèves majoritairement issues de familles musulmanes plient également aux injonctions de la tradition. Les jeunes filles, habituellement pimpantes, floutent leur silhouette dans des joggings masculins, délaissent le maquillage et arborent avec fierté le voile. L’« investissement religieux » de ces jeunes filles, comme le déplore notre psychologue, s’accompagne très souvent d’une multitude de demandes des parents allant de l’aménagement d’emploi du temps à l’exemption de sport pour cause de fatigue provoquée par un stricte respect du jeûne. « Une réalité soigneusement dissimulée derrière les murs des écoles de la République où de plus en plus d’enfants pratiquent le jeûne » affirme-t-elle.

L’absentéisme en hausse

Au delà de ce qu’engendre « de manière presque inconsciente la période de ramadan chez les musulmans pratiquants », H.F nous relate un fait qui l’a particulièrement interpelée sur le poids que le religieux, et notamment celui que la religion musulmane fait de plus en plus peser sur l’institution républicaine de l’Éducation nationale. « Il y a deux semaines, comme toutes les semaines avant la réunion hebdomadaire », raconte-t-elle, « je commençais à déjeuner avec l’équipe d’inspection. Restés bouche-bée en me voyant manger durant la période de ramadan, ils me demandent alors si je travaillerais, le jour de l’Aïd. Leur répondant oui évidemment puisque je ne pratique pas le ramadan, à leur immense étonnement a succédé un grand soulagement. J’ai alors que compris que l’établissement, au vu de la multiplication des demandes d’absence, craignait pour cette journée un taux d’absentéisme record des enseignants ». Un taux avoisinant les 80 % d’absence aurait été envisagé lors de cet échange. Mais si cela est embarrassant, cela n’a rien de surprenant ni d’illégitime. Le ministère a publié dans la circulaire n° 2017-050 du 15 mars 2017 un récapitulatif des autorisations d’absence à l’Éducation nationale. Les fêtes religieuses en font partie, et parmi elles les fêtes musulmanes comme l’Aïd El Fitr, avec la précision suivante : « Les dates de ces fêtes étant fixées à un jour près, les autorisations d’absence pourront être accordées, sur demande de l’agent, avec un décalage en plus ou en moins ».
En entreprise, il est aujourd’hui courant de voir les employés demander et se voir accorder des jours (pris sur les congés) pour les fêtes religieuses, tant que cela n’est pas préjudiciable au bon fonctionnement de l’entreprise. Il en va de même dans les services publics.
Cependant quand dans certains établissement scolaires l’absence justifiée d’une majorité des personnels se conjugue à celle, délibérée, des élèves, que peut-on dire du fonctionnement de tels établissements. Et bien, souvent, rien, les directeurs d’école de la République n’ayant pour consigne et comme solution que le dialogue convivial avec les familles.

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