Droits de l’homme : les Tatars de Crimée menacés de génocide

« Selon les estimations préliminaires, environ 90 % des convocations en Crimée ont été reçues par des Tatars de Crimée. Dans le même temps, les Tatars de Crimée représentent 13 à 15 % de la population de la péninsule. Une mobilisation d’une telle ampleur peut conduire à un génocide caché du peuple tatar de Crimée », a déclaré M. Yaroshenko au site d’information Krim-realii dont la rédaction tente de vérifier l’information concernant le nombre de Tatars de Crimée enrôlés dans l’armée russe.
Les militants des droits de l’homme soulignent que, selon le droit international, la création délibérée de conditions de vie visant à détruire totalement ou partiellement un groupe ethnique est une forme de génocide. « Les Tatars de Crimée sont des citoyens et des autochtones d’Ukraine, que la Russie peut délibérément détruire en les jetant dans une guerre contre leur propre État », a ajouté M. Yaroshenko.
Les militants des droits de l’homme rappellent que la conscription des résidents des territoires occupés dans l’armée de l’État occupant viole la Convention de Genève et constitue un crime de guerre. « Un crime de guerre distinct consiste à forcer les citoyens ukrainiens à prendre part à des actions militaires contre leur propre État », souligne le rapport.

5000 habitants de Crimée mobilisés

Le 21 septembre, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que le pays allait déclarer la mobilisation partielle. Le décret stipule que seuls les citoyens de la réserve et ceux qui ont fait leur service militaire seront soumis à la conscription. Ils suivront une formation supplémentaire avant d’être envoyés au loin. Le ministre russe de la défense, Sergei Shoigu, a précisé que 300 000 personnes seraient enrôlées dans l’armée russe.
Selon l’organisation, quelque 5 000 habitants de la Crimée annexée ont reçu des convocations depuis le 21 septembre, date à laquelle la Russie a annoncé une mobilisation partielle. Plus tôt, la représentante permanente du président ukrainien en Crimée, Tamila Tasheva, a déclaré que les officiers militaires russes en Crimée distribuaient des convocations en masse dans les lieux de résidence compacte des Tatars de Crimée.