Le pape se rend à Iznik, le site du Concile de Nicée
Après Paul VI (1967), Jean-Paul II (1979), Benoît XVI (2006) et François (2014), Léon XIV est le cinquième pape à se rendre en Turquie et le premier à y fêter le Concile de Nicée.
Le pape Léon XIV a entamé jeudi sa visite de quatre jours en Turquie en appelant le pays à jouer un rôle de « stabilisateur »dans un contexte mondial « fortement conflictuel ». Au terme de deux journées à la tonalité très politique durant laquelle il a honoré le mausolée de Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne, le Souverain pontife a quitté Ankara pour Istanbul vendredi en début de soirée.
Son programme d’aujourd’hui, samedi, embrasse un aspect plus religieux : la célébration à Iznik, ancienne Nicée, des 1.700 ans du premier concile œcuménique qui avait réuni en l’an 325 quelque 300 évêques de l’Empire romain, un moment considéré comme fondateur pour le christianisme et (lire notre article).
Invité par le patriarche de Constantinople, Bartholomée Ier, figure majeure et interlocuteur privilégié du Vatican chez des orthodoxes divisés, Léon prendra part sur les rives du lac d’Iznik à une prière œcuménique.
Rassembler sans froisser
Dans une époque où "le monde est troublé et divisé par les conflits et les antagonismes", la venue de Léon XIV "est particulièrement importante et significative", a déclaré à l’AFP le patriarche de Constantinople, qui exerce une primauté honorifique et historique sur les autres patriarches du monde orthodoxe. "Cela rappelle à nos fidèles que nous sommes plus forts et plus crédibles lorsque nous sommes unis dans notre témoignage et notre réponse aux défis du monde", a encore souligné Bartholomée Ier.
Les catholiques reconnaissent l’autorité universelle du pape comme chef de l’Église, tandis que les orthodoxes, plus fragmentés que jamais, sont organisés en Églises autocéphales.
En 2018, le puissant patriarcat de Moscou, dirigé par Kirill, soutien du président russe Vladimir Poutine, a rompu avec le patriarcat de Constantinople après que celui-ci ait reconnu une Église indépendante en Ukraine. Kirill n’ayant pas été convié à Iznik, Léon XIV devra user de diplomatie et éviter d’irriter Moscou, qui redoute que le Vatican renforce le rôle de Constantinople comme interlocuteur privilégié et fragilise son influence.
Garder le lien avec Ankara
Après Paul VI (1967), Jean-Paul II (1979), Benoît XVI (2006) et François (2014), Léon est le cinquième pape à se rendre en Turquie. Malgré la montée du nationalisme religieux dans le pays et la politisation de symboles comme l’ex-basilique Sainte-Sophie d’Istanbul, reconvertie en mosquée en 2020, le Vatican cherche à maintenir un dialogue avec Ankara, considéré comme un acteur clé pour la paix dans la région. Le Saint-Siège reconnaît aussi l’effort consenti par la Turquie pour accueillir sur son sol plus de 2,5 millions de réfugiés, en grande majorité syriens.
Le chef des 1,4 milliard de catholiques s’est inscrit dans les pas de son prédécesseur François en critiquant récemment le traitement « extrêmement irrespectueux » des migrants par l’administration américaine de Donald Trump.
De dimanche à mardi, il sera au Liban, rongé par une crise économique et politique dévastatrice depuis 2019 et régulièrement bombardé par Israël ces derniers jours, malgré un cessez-le-feu.

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