Suède : nouvel autodafé du Coran devant la Grande mosquée de Stockholm

La scène a eu lieu ce mercredi 28 juin, devant la Grande mosquée de Stockholm qui accueillait plusieurs fidèles à l’occasion de l’Aïd el-Kébir : un homme vêtu d’un pantalon beige et d’une chemise bleu clair piétine, protégé par des policiers, un exemplaire du Coran à plusieurs reprises avant d’y glisser des lamelles de bacon et d’en brûler quelques pages, selon les journalistes de l’AFP sur place.
Cet homme Salwan Momika, un réfugié Irakien de 37ans avait déposé une demande d’autorisation préalable indiquant explicitement qu’il voulait « exprimer (son) opinion à propos du Coran ». « Je vais déchirer le Coran et le brûler », avait-il écrit.
Il avait déjà fait une demande similaire en février et elle avait été refusée par la police. Mais hier, tôt dans la journée, la police avait annoncé autoriser « le rassemblement », estimant que « les risques de sécurité » liés au fait de brûler le Coran n’étaient « pas de nature à l’interdire ».
Mais en fin de journée, les autorités ont fait volte-face et la police a annoncé porter plainte contre l’organisateur, notamment pour incitation à la haine.

Incident fâcheux pour la Suède qui tente de rejoindre l’Otan

À quelques jours du sommet du sommet de l’Otan organisé en Lituanie les 11 et 12 juillet 2023, l’incident tombe au plus mal. Le gouvernement suédois espérait en effet pouvoir y obtenir des avancées concrètes auprès des membres de l’alliance sur le processus d’adhésion du pays nordique.
Candidate pour rejoindre les rangs de l’Alliance atlantique depuis le 18 mai 2022, le dossier de la Suède est bloqué depuis plusieurs mois à cause de l’opposition répétée du président turc Recep Tayyip Erdogan. La Turquie demande notamment à la Suède de sévir contre les groupes kurdes installés sur son sol et que le pays considère comme « terroristes ».
L’incident d’hier a immédiatement suscité la colère du ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan qui a condamné l’acte du manifestant dans un tweet, jugeant inacceptable le fait d’autoriser des manifestations anti-islamiques au nom de la liberté d’expression. « Il est inacceptable de permettre ces actions anti-islamiques sous prétexte de liberté d’expression », a-t-il souligné.
Fin janvier, la Turquie avait déjà suspendu les discussions avec la Suède après qu’un responsable politique danois d’extrême droite a brûlé un exemplaire du Coran près de l’ambassade turque à Stockholm.