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  • Publié le 22 septembre 2025
  • Mise à jour: 23 septembre 2025

La France reconnaît l’État de Palestine... un grand jour pour la paix ?

Vendredi 12 septembre 2025, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté à une large majorité la « déclaration de New York » visant à donner un nouveau souffle à la solution à deux États, israélien et palestinien, mais en excluant sans équivoque le Hamas. Cette décision (142 voix pour, 10 voix contre dont Israël et les États-Unis et 12 abstentions), donne désormais toute sa légitimité aux pays qui soutiennent les Palestiniens. Ils pourront ouvertement rejeter les accusations israéliennes selon lesquelles ils cautionnent implicitement le Hamas. Elle offre « un bouclier contre les critiques d’Israël » à ceux qui s’apprêtent à reconnaître l’État palestinien comme l’a déclaré à l’AFP, Richard Gowan de l’International Crisis Group, à l’issue du vote.
C’est dans ce contexte et celui de l’opération israélienne de prise de contrôle de Gaza que le président français va faire, ce lundi, une annonce hautement symbolique et très attendue : la France reconnaîtra officiellement l’État de Palestine.
Une décision largement critiquée au sein des instances juives françaises. Ce week-end les instances juives et des personnalités ont appelé Emmanuel Macron à conditionner la reconnaissance d’un État palestinien « à la libération des otages et au démantèlement du Hamas », dans une lettre ouverte publiée le 19 septembre par Le Figaro. « C’est à ce prix, et à ce prix seulement, que ce geste peut contribuer à la paix. Ce serait sinon une capitulation morale face au terrorisme », y soulignent le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi, le président du Consistoire central Elie Korchia, le Grand rabbin de France Haïm Korsia et le président du Fonds social juif unifié Ariel Goldmann.
Emmanuel Macron, tente depuis une semaine de rassurer sur X la communauté juive de France sur la « mobilisation » du pays contre l’antisémitisme et sur les exigence de cette reconnaissance dont celle de l’éviction du Hamas du processus et des futures autorités palestiniennes. Un président qui doit se frayer un chemin entre l’antisémitisme européen et le conflit israélo-palestinien de l’autre. Et il faut dire qu’il n’y est pas aidé dans ce mélange des genres par l’initiative du premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, qui appelle à « faire flotter le drapeau palestinien sur nos mairies ». Ce soir, 52 communes sur 34 000 ont décidé de suivre cette consigne et de braver la menace de procédure administratives du ministre de l’intérieur démissionnaire. A Montreuil (93), le maire, Patrick Besson a décidé que l’Hôtel de ville sera illuminé aux couleurs de la Palestine tout en étant pavoisé du drapeau palestinien et du drapeau de l’ONU. Plus intelligemment et dans l’esprit de neutralité qui sied aux frontons des Mairies, à Besançon, après consultation de tous les groupes politiques du conseil municipal, le drapeau palestinien sera hissé à 21 h 30 sur l’Esplanade des Droits de l’Homme, au moment de la prise de parole du Président de la République.
Enfin souvenons-nous. Six mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 20 septembre 2022, lors de la 77ème session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, Emmanuel Macron avait prononcé un discours visant à faire condamner la guerre d’agression russe. Saluant le rôle, l’universalité de l’organisation « au service d’aucune hégémonie, d’aucune oligarchie géopolitique », le président avait alors souligné dans son intervention que cet héritage, celui de l’organisation, tout comme le choix de chacune des Nations qui la composent se trouvaient alors confrontés à une alternative, à faire un choix : celui de la guerre ou de la paix ». Ce 22 septembre 2025, après plus de trois ans de guerre et en l’absence de toute perspective de paix en Ukraine, le président réitérera sa position : « ce que veux la France veut c’est deux États vivant en paix côte à côte ». Le souhait d’Emmanuel Macron de 2022 pour l’Ukraine et la Russie, comme celui d’aujourd’hui pour Israël et la Palestine sont louables et nécessaires à tous égards. Mais deviendront-ils réalité dans le monde d’aujourd’hui déserté par l’idée de paix, par l’acceptation de l’autre comme Autre...

Evénement
Solidaires !

L’invasion de l’Ukraine par la Russie ne doit laisser personne indifférent !!! Outre les condamnations, en 2025, il faut continuer d’agir pour redonner et garantir son intégrité territoriale à l’Ukraine afin d’empêcher tout autre pays de suivre l’exemple terrible de "l’opération spéciale" russe.

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