Projet de loi sur les séparatismes : le volet social déçoit les acteurs des quartiers
« Faible » et « flou », voilà l’impression qu’a laissé le cinquième axe du plan de « lutte contre les séparatismes », présenté vendredi 2 octobre par Emmanuel Macron. Aux Mureaux, banlieue chaude des Yvelines), le président n’a pas convaincu les acteurs de terrain qui œuvrent dans les quartiers populaires. Le spectre du rendez-vous manqué du plan Borloo plane toujours sur la politique de la ville.
Pour avoir clairement et positivement dévoilé et détaillé les mesures de contrôles et de répression dans sa lutte engagée contre les séparatismes, le président de la République aurait mérité de conclure son diagnostic autocritique sur les manquements de la politique française qui ont créé le « terreau » fertile au développement de l’islam politique par la présentation de remèdes appropriés. Il ne sert en effet à rien de déclarer « Nous avons-nous mêmes construit notre propre séparatisme, c’est celui de nos quartiers » sans donner ensuite les solutions concrètes pour y remédier.
C’est exactement ce qu’à immédiatement déclaré dans les médias Benyoussef Bouzidi, le président d’honneur du collectif AC Le Feu et fondateur de l’association de soutien scolaire Le Bonheur d’apprendre et de créer, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). S’il salue le pas positif accompli avec l’« aveu d’échec de la politique de la ville », il en souligne aussitôt la petitesse et ce qu’il révèle, en l’absence d’annonces, du manque d’ambition du projet présidentiel en matière économique et sociale pour les banlieues. Le chef de l’Etat « s’est en effet, pour l’essentiel, contenté de faire l’inventaire des politiques déjà mises en œuvre depuis le début de son quinquennat comme le dédoublement des classes pour 300 000 élèves », l’ouverture de 80 cités éducatives ou bien encore de la labellisation de 530 maisons France services.
Pas de stigmatisation des musulmans mais de la suspicion envers les quartiers
Au grand étonnement de beaucoup de personnes de son auditoire, ce vendredi, quasiment deux ans et demi après avoir balayé le « plan » de Jean-Louis Borloo pour les quartiers, le chef de l’Etat a en salué le travail indiquant même que « les trois quarts » des préconisations auraient été « mises en œuvre » avant d’ajouter un : « On peut s’en féliciter. »
Faire revenir sur le devant de la scène l’implication et les idées » de l’ancien ministre de la ville de Jacques Chirac, a de quoi surprendre quand on se souvient combien justement son discours était sobre et probe et les propositions fortes. Tout le contraire du discours d’Emanuel Macron aux yeux du jeune et nouveau président de la FCSF : « centres sociaux acteurs de démocratie pour plus de justice sociale », Tarik Touahria qui estime que « le discours n’est pas faible, ce sont les actes qui ne sont pas à la hauteur ». Mais il regrette encore plus que le président n’ait pas inversé le regard porté sur les quartiers et leurs habitants : « Il faut les contrôler, les réprimer… au lieu de penser le social autrement, Macron a réaffirmé la logique de suspicion » argue-t-il en fustigeant la volonté du chef de l’Etat de conditionner l’octroi de subventions publiques aux associations à la signature d’« un contrat de respect des valeurs de la République ». Une colère partagée par nombre de responsable associatifs comme André Lazaoui, directeur de Roubaix Sport Culture qui n’hésite pas : à déclarer « C’est absurde, on peut déclarer n’importe quoi et la plupart d’entre nous en signent déjà ! » assurant que « La région des Hauts-de-France m’a fait signer une charte de la laïcité ».
Il est vrai que la signature de telles chartes qui n’est pas sans rappeler les autorisations de sortie faites à soi-même durant la période du confinement, créée une drôle de situation. Les acteurs de la démocratie locale doivent se reconnaître eux-même pour être reconnus – notamment par les financeurs et par l’État. Une fois encore dernier manque à ce devoir de récompense qui manque aujourd’hui aussi cruellement à l’école de la république.
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