«On ne fait pas d’élection avec des prières »Proverbe québécois

 

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  • Publié le 21 mai 2021
  • Mise à jour: 25 mai 2021

Ces temps où la promesse fait religion

Sécurité et justice pour tous, protection du climat, gel des impôts, maintien des aides gouvernementales et accompagnement des plus précaires, fidélités politiques (!), les élections régionales, en véritable tour de chauffe des présidentielles qui démontrent que dans l’esprit d’Emmanuel Macron, seul son pouvoir compte, ont commencé à joncher notre quotidien d’une cohorte de promesses avec lesquelles, l’échéance passée, chacun de nous devra se débrouiller. Non pas parce que les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent ou qui les croient, mais parce que la promesse nous relie en tant que l’acte qui consiste à donner une parole qui vaut seulement pour elle-même et non pas pour ce qu’elle signifierait. Car dans toute promesse, si le contenu importe évidemment, c’est d’abord l’acte qui compte. C’est pourquoi les gens qui sont capables de promettre inspirent toujours le respect, quoi qu’il en soit par ailleurs. Dans cette campagne, nous en avons déjà eu l’étonnante illustration avec ceux, comme Renaud Muselier, qui ont inauguré la formule du « quoi qu’il en coûte » dans une version politique du « en même temps » pour mieux faire campagne et espérer faire triompher, ou plutôt conserver la démocratie en PACA.

Et oui, quand il s’agit de politique, la promesse se confond avec l’engagement. Ce n’est pas la parole qui compte mais le faire. On a donc toujours potentiellement des raisons extérieures à soi, des excuses de ne pas avoir tenu ses engagements ; mais en a-t-on jamais d’avoir dit n’importe quoi et de n’avoir pas tenu ses promesses ?
Il semble que la force de la vérité politique (la parole coïncide avec les faits) soit proportionnelle à la distance qui sépare celui qui promet du destinataire de la promesse. Plus ils sont proches, plus elle a de chance d’être tenue. On voit alors ici tout l’avantage d’une démocratie locale forte qui s’émanciperait réellement de la logique et des enjeux politiques nationaux. Car la promesse tenue donne toujours de la joie à celui qui la reçoit, et cela même si cette personne peut tout à fait vivre des siècles après qu’elle ait été faite comme c’est le cas pour les religions.

Après qu’elle ait été prononcée la promesse ouvre donc le temps de la vérité. On peut donc en déduire, comme le font très bien les religions, que la promesse a pour vérité que même la mort ne soit pas une excuse. Dans ce cas elle devient intemporelle, messianique, divine, la parole de Dieu, du Christ, de Mahomet, elle n’engage à rien et à tout, au meilleur comme au pire. Et nous en avons encore récemment payé le lourd tribu avec les derniers attentats islamistes.
Mais si l’on doit se rapporter au tout de notre monde, revenir à notre temps et à nos échéances, il semble tout de même que notre monde reste d’essence platonicienne, c’est-à-dire ordonné au Bien, à un « au-delà de l’être » qui donne sens à tout, et espérance dans tout. Concrètement cela signifie que la structure de notre monde, de notre pays, est a priori celle du salut, et pour l’homme, d’être voué à son salut. À notre époque, le salut ne serait donc ni religieux ni politique mais avant tout la liturgie des hommes qui ne sont plus dupes de rien et qui, déconfinement sanitaire aidant, savent que la vraie vie est faite du bonheur d’être semblable à ses semblables, d’être ensembles.

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie ne doit laisser personne indifférent !!! Outre les condamnations, il faut agir pour redonner et garantir son intégrité territoriale à l’Ukraine afin d’empêcher tout autre pays de suivre l’exemple terrible de cette invasion par la force.

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