«On ne fait pas d’élection avec des prières »Proverbe québécois

 

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  • Publié le 1er octobre 2021

De mal en Pi

Notre quotidien, pour autant qu’il soit difficile (et il l’est encore pour beaucoup), nous invite à l’évasion, à tenter les chemins de traverse, les digression (d’apparence) futiles ou inutiles, à penser à autre chose qu’il n’est et qu’à ce que le présent nous propos, pour tenter de l’expliquer. Mais est-ce fuir le quotidien que de s’abandonner à ce genre de promenade, de saisir l’idée qui traverse devant nous sans prévenir et de la suivre jusqu’à qu’inexorablement elle nous ramène à lui ?
Le promeneur, contrairement au géomètre, sait bien que la ligne droite n’est pas le plus court chemin d’un point à un autre : le long des avenues rectilignes, c’est l’ennui qui gagne le marcheur. Dans la courbe au contraire, tout apparaît nouveauté, surprise, émerveillement ; le promeneur tout doucement s’habitue, et commence à habiter cette perspective. C’est cette courbe tracée au compas qui garantit l’égalité entre les hommes alors que la ligne droite, scinde, coupe, sépare, perd le regard autant qu’elle le limite.

« Tout le problème du monde, c’est la relation entre la droite et le cercle » écrit le philosophe Léon Askenazi. Le rapport entre une droite et un cercle c’est aussi le rapport entre une circonférence et un diamètre, autrement dit le nombre Pi.
Pi est un nombre irrationnel. C’est à dire qu’on ne peut pas l’exprimer comme un rapport de deux nombres entiers. En résumé, son écriture n’est ni finie, ni périodique, et l’énigme de Pi c’est qu’il n’a ni fin, ni logique. On peut l’écrire à l’infini, on ne trouvera jamais de série. Tous les chiffres se suivent de façon parfaitement aléatoire. On dit que c’est un nombre transcendant, c’est à dire qu’il n’existe pas de polynôme non nul à coefficient entier dont Pi soit une racine.Pi permet de parler de la géométrie, de l’analyse, de l’arithmétique, de l’algèbre ainsi que de la logique des ordinateurs, de la construction des pyramides. Mais impossible de le calculer, il résiste à l’intelligence humaine.

La question est alors de savoir quel sens peut on donner à tout cela ? La question du sens ne concerne pas le mathématicien et encore moins l’économiste ou le politique mais plutôt le philosophe. Au travers de Pi, on aborde les questions les plus profondes des mathématiques et de la philosophie comme le hasard... Une suite de chiffres tirée au hasard est une suite où tout arrive, c’est à dire où toute séquence possible apparaît tôt ou tard... De telle suites sont appelées des suites Univers... Et Pi fait partie de des suites. Ce qui veut dire que quelque part dans Pi, il y aurait votre date de naissance, votre numéro de sécurité sociale. On peut considérer que ces décimales contiennent des milliards d’informations qui s’étendent à l’infini et qui pourraient même décrire toute les combinaisons possibles de l’univers. Ainsi, si par exemple on numérisait une symphonie de Beethoven avec un code utilisant les chiffres de 0 à 9, quelque part dans la suite des décimales de Pi, la séquence de cette symphonie chiffrée existe. En fait, Pi laisse peu de chance au hasard. C’est comme si le monde était organisé et comme si il était organisé avec ce chiffre. Pi dépasse l’entendement et tout dogme religieux. Les grecs ont ressenti l’existence de ce mystère à l’abri duquel le monde existe et cette idée a remis en cause leur polythéisme. Dès qu’ils ont commencé à y penser, il se sont mis à rechercher l’un, la vérité, le point de départ comme Platon, comme Plotin.
Le cercle se présente souvent à nous comme la première structure du monde. La perfection du cercle, c’est la perfection de l’être impersonnel. La nature est circulaire. Sans l’intervention de l’homme, elle évolue selon des cycles d’éternel recommencement. Le cercle est aussi la représentation du pôle féminin et de la génération. La droite, elle, représente le masculin. La droite c’est l’homme qui grandit vieillit et meurt. Avec la droite et le cercle nous construisons le monde. Mais qui est le plus parfait des deux alors ? La philosophie n’arrive pas à trancher pour savoir quel est l’être du monde : l’impersonnel de la nature, le cercle, ou la personne de l’homme, c’est à dire la droite. En réalité ce sont les deux et c’est cela le mystère de Pi. Si le fonctionnement de notre monde trouve ou découvre son sens en une équation (celle de Pi), n’en a-t-on plus pour autant besoin de Dieu pour le penser ? En est-on quitte avec l’idée de Dieu ?

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie ne doit laisser personne indifférent !!! Outre les condamnations, il faut agir pour redonner et garantir son intégrité territoriale à l’Ukraine afin d’empêcher tout autre pays de suivre l’exemple terrible de cette invasion par la force.

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