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- Publié le 10 juin 2022
« De quoi je me mêle ! »
Dans le département du Rhône, ces derniers mois, plusieurs institutions musulmanes ont vu leurs comptes bancaires fermés par des banques privées. Le phénomène est si important que Kamel Kabtane, le Recteur de la Grande Mosquée de Lyon (et le Conseil des mosquées du département) l’a dénoncé comme un « apartheid bancaire » dans un communiqué adressé au président de la République en début de semaine. En novembre 2021 puis lors de la séance d’installation du FORIF en février 2022 au CESE, à Paris, il s’en était ouvert au ministre de l’intérieur qui lui avait alors promis d’étudier la situation pour y remédier. Aujourd’hui, le ministre de l’intérieur, ré-alerté du problème, a demandé à Bercy d’intervenir face à ce qui se présente comme une attitude discriminatoire, et non commerciale, de banques privées vis à vis de leur clientèle. Car il s’agit bien de fermeture de comptes et non de refus d’ouverture, même si ceux-ci sont aussi pratiqués. Résultat, beaucoup de chantiers de construction de mosquée sont ralentis voire bloqués et surtout le ressentiment de la communauté française musulmane sans cesse priée d’adapter ses pratiques à notre société pour plus d’égalité, de transparence et de liberté, ne fait qu’augmenter. En intervenant, le Ministre de l’intérieur est tout à fait dans son rôle en tant que ministre des cultes et garant de l’ordre public dans le respect des principes de la République.
Coïncidence, c’est dans le même département du Rhône, à Lyon, que se tiendront mardi 14 et mercredi 15 juin les débats des évêques français, réunis en Assemblée plénière extraordinaire. Pour la première fois, des laïcs pourront être présents tout au long de leurs travaux qui examineront la liturgie, la place des femmes au sein des institutions et du fonctionnement de l’Église. Une Église catholique française qui après avoir été sommée de réagir après le scandale des révélations du rapport Sauvé, continue d’afficher sa volonté de répondre à l’attente forte de réformes de ses membres et de la société, de se saisir de ses enjeux sociaux et de les discuter, en l’occurence ici, l’égalité femme-homme. Qui pourrait se plaindre de cette « discursion » ?
En revanche, on a toutes les raisons de le faire quand le secrétaire-général de la Commission des conférences épiscopales d’Europe voit dans la tenue d’un débat le 8 juin sur le thème Menaces au droit à l’avortement au niveau mondial : l’éventuel renversement du droit à l’avortement aux États-Unis par la Cour suprême, « d’une ingérence inacceptable dans les décisions juridictionnelles démocratiques d’un État souverain ». « Nous constatons avec surprise que le Parlement européen va débattre de l’impact de la divulgation de l’ébauche d’un projet d’avis de la Cour Suprême des États-Unis concernant l’avortement » indique le secrétaire-général de la Comece, le père Manuel Barrios Prieto, dans un communiqué. Il estime ainsi qu’il s’agit d’une « ingérence inacceptable dans les décisions juridictionnelles démocratiques d’un État souverain, un pays n’étant de surcroît pas membre de l’UE ». Mais de quoi je me mêle ? Le parlement européen est tout à fait fondé, et en droit de débattre de sujets, même s’ils sortent de sa compétence et concernent des affaires internationales, à partir du moment où ils ne donnent pas lieu à un vote.
Le prêtre espagnol asserte également dans sa déclaration que « d’un point de vue juridique, il n’existe pas de droit à l’avortement reconnu en droit européen ou international ». Par conséquent, poursuit-il dans sa diatribe contre l’avortement, « aucun État ne peut être obligé de légaliser l’avortement, de le faciliter ou d’être l’instrument de sa pratique ». Ah bon ? Mais chaque État européen a déjà ses propres lois sur le sujet. Et elles ont été votées par leur population. Alors de quoi je me me mêle ! « Monsieur » le secrétaire général de la Comece ?
Solidaires !
L’invasion de l’Ukraine par la Russie ne doit laisser personne indifférent !!! Outre les condamnations, en 2024, il faut continuer d’agir pour redonner et garantir son intégrité territoriale à l’Ukraine afin d’empêcher tout autre pays de suivre l’exemple terrible de "l’opération spéciale" russe.
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