Église catholique : l’honneur est Sauvé

Comme il l’avait promis, Jean-Marc Sauvé, président de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) a réfuté point par point les critiques émises en novembre par l’Académie catholique à l’encontre de son rapport, notamment celles sur un sondage de l’Ifop exploité par l’Inserm pour la Ciase.
Il a ainsi préparé une réponse détaillée de plus de 50 pages, publiée sur le site de la commission mercredi, une réponse analysant chacune des critiques et appuyée par deux expertises. Celle d’un groupe de spécialistes de la méthodologie des enquêtes et de la théorie des sondages appartenant à l’INSEE, et celle de François Héran, professeur au Collège de France, ancien directeur de l’INED. Au final peut-on lire dans le rapport de synthèse de la Ciase, les deux expertises « saluent le sérieux des précautions de méthode prises » par l’Inserm, et Jean-Marc Sauvé, de juger : « l’émotion légitime suscitée par les chiffres […] ne justifiait ni leur déni obstiné, ni (leurs) tentatives de disqualification ». Un rapport sur la pédocriminalité dans l’Église remis à la Conférence des Évêque de France le 5 octobre 2021 qui avait, faut)-il le rappeler, créé une véritable onde de choc dans la société française en estimant à 330 000 le nombre de personnes ayant fait l’objet de violences sexuelles, quand elles étaient mineures, victimes de clercs, de religieux ou de personnes en lien avec l’Église, depuis 1950.
« Au fond, l’Académie critique moins la Ciase et son rapport qu’elle ne manifeste son indifférence aux victimes », déplore la commission. « Ce sujet ne l’intéresse pas. Seule compte à ses yeux une certaine idée de la protection de l’Église catholique », regrette-t-elle en pointant d’autres griefs qui lui sont faits, comme par exemple ses recommandations « discutables », longuement argumentées dans l’imposant document de réponse. Au terme de cet examen, « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées » à la commission, conclut le président de la Ciase.
Jean-Marc Sauvé a effectué avec honneur et honnêteté la défense de son rapport. Une défense à la hauteur de l’enjeu social des révélations sur la pédocriminalité dans l’Église catholique de France, à la hauteur des décisions, dispositions et réponses que l’Église catholique française s’emploie depuis, en responsabilité, à lui apporter.