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  • Publié le 19 novembre 2021

Emmanuel Macron clôture le 103ème Congrès des maires de France sur une passe d’armes politique

Jeudi 18 octobre après midi, après avoir assisté aux discours d’Anne Hidalgo, du vice-président de l’AMF André Laignel et de son nouveau président, le maire de Cannes David Lisnard, Emmanuel Macron a protocolairement clôturé le Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité de France dans un discours-bilan prenant à revers nombre des demandes et propositions d’autonomie des communes, relayées par les dirigeants de l’AMF.
Cinq minutes de remerciements, cinq minutes de soutien, puis une heure durant ce jeudi après-midi en conclusion du 103e Congrès, Emmanuel Macron a défendu pied à pied son bilan en matière de cohésion des territoires, avant le début de la campagne pour la présidentielle de 2022.
Ainsi, comme une répétition ou un test grandeur nature du discours de campagne qu’il pourrait adopter en 2022, Emmanuel Macron a tenté de détourner les critiques des différents intervenants qui l’ont précédé pour en tirer son avantage.
À l’adresse de la résolution critique de l’AMF votée à l’unanimité par le nouveau bureau et présentée par André Laignel, le chef de l’État a esquivé : « Vous avez (...) parfaitement décrit tout ce que le gouvernement a fait ces dernières années, et je tiens à vous en remercier. Merci d’avoir, au fond, expliqué que j’ai modestement tâché de faire ce que j’avais dit », s’est-il félicité, en rappelant notamment son refus en 2017 d’une énième « grande réforme institutionnelle », son engagement de « sanctuariser la dotation globale », et sa promesse de « compenser » la suppression de la taxe d’habitation.
Poursuivant l’offensive face aux constats accablants de la résolution de l’AMF sur la dégradation de la relation entre l’État et des communes de plus en plus « mises sous tutelle », d’une décentralisation « qui n’est pas à l’arrêt, mais qui recule », Emmanuel Macron a reproché aux maires de confondre « décentralisation » et « délégation de compétences » et regretté le « débat mortifère » qui consiste à monter « les élus contre l’État ».
Estimant qu’il y avait « les élus locaux » d’un côté et « le gouvernement » de l’autre, mais que « l’État est un tout » le président de la République, a ainsi égrené une longue liste de sujets sur lesquels l’exécutif et les élus locaux pouvaient travailler plus étroitement dans le futur, soulevant notamment le problème récurrent en France de la violence à l’égard des élus et de l’autorité en général. « Nous ne devons rien céder » a insisté Emmanuel Macron, promettant d’être « intraitable (...) face au retour, à l’augmentation de la violence » envers les élus et particulièrement les maires, dépositaires de l’autorité publique. « La réaction doit être immédiate et la sanction décisive », a-t-il ajouté, estimant que « ce n’est pas de la solidarité, c’est du devoir ».
Timidement applaudi à plusieurs reprises, le président s’est toutefois agacé d’entendre quelques huées. « Il faut qu’on ait collectivement une forme d’esprit de cohérence. Si on appelle au civisme en toutes choses, à la loyauté et au respect, il faut aller jusqu’au bout », a-t-il soupiré. Aller jusqu’à bout, l’ancien ministre de François Mitterrand, André Laignel qui au nom de l’AMF a tonné contre un exécutif qui transforme « les budgets communaux en budgets annexes de l’Etat », ne demande que cela.
Dans ce discours de clôture, Emmanuel Macron semble avoir repris les codes qui étaient les siens lors de ses meeting de campagne de 2017. N’y a-t-il pas réutilisé le code, du « en même temps », pour avoir défendu frontalement son point de vue, politique, tout en déclarant « Il ne peut pas y avoir ce face-à-face sous prétexte qu’il y aurait eu d’autres émergences politiques. (...) Si nous sombrons dans cette division, nous divisons l’action. (...) Gardons-nous de toutes ces forces de division, surtout dans la période ». Oui. L’autonomie financière et fiscale des communes n’est pas une orientation ou une opinion politique, c’est une nécessité démocratique, un devoir de l’État envers les tous les Français et envers les maires quelques soient leurs opinions. C’est bien là la force et le message du Congrès des maires et plus largement de l’AMF, mettre en valeur ce qui unit, ce qui unit quotidiennement les Français à la France : le maire, la commune.

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