«On ne fait pas d’élection avec des prières »Proverbe québécois

 

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  • Publié le 17 avril 2018
  • Mise à jour: 5 juillet 2021

Entre les religions

Le jeudi 29 mars 2018, le pape François a déclaré lors d’un entretien avec Eugenio Scalfari, le fondateur du journal italien La Repubblica : « L’enfer n’existe pas, ce qui existe c’est la disparition des âmes pécheresses ». L’institution du Vatican a très vite réagi, qualifiant de « reconstruction » cette interview, montrant combien le dogme religieux est intangible. Si l’on supprimait l’idée d’Enfer ou de Paradis, il serait difficile aux fidèles d’obéir à Dieu. Toute la théologie chrétienne fondée sur la révélation prophétique et relevant de la seule interprétation des Écritures a pour but d’inculquer une foi minimum dans l’existence d’un Dieu unique, omniscient et miséricordieux et vise à l’obéissance et à la piété des fidèles. Cette croyance, que partagent les trois religions du Livre inspirées par le monothéisme de l’Ancien Testament, est à la base de la culture oecuménique du mouvement de « l’interreligieux » qui se développe de plus en plus en France.

Pour ses participants chrétiens, juifs, musulmans, et plus rarement associés, hindouistes ou bouddhistes, il ne s’agit pas d’y abandonner leurs convictions religieuses mais de trouver un terrain d’entente, de discussion incarnant une expression commune du bien-être à priori où la vertu de l’amour du prochain, explicitement chrétienne, inspire et domine. Car c’est indéniablement par le commandement du Christ « tu aimeras ton prochain comme toi-même » que le mouvement interreligieux trouve sa cohésion. À cela il y a au moins deux raisons. La première est qu’aimer son prochain est un dogme universel qui exclut cérémonies et offrandes et supprime l’obstacle de composer avec les rituels propres à chaque religion. La seconde tient à ce que « l’amour du prochain » constitue le socle de l’éthique populaire et fait de toute société qui pratique la justice (rendre à chacun ce qui lui revient) et la charité (vertu de porter secours aux indigents), une société libre et apaisée.
C’est l’essence même de notre société laïque et républicaine qui permet en retour à l’interreligieux d’exister, même si ses plus fervents partisans déplorent en général que la société française ne réserve pas un bon accueil aux religions et qu’il est difficile de se déclarer comme croyant dans l’espace public.

Le dialogue interreligieux se veut donc comme une pratique sociale de dialogue et de reconnaissance, un espace du vivre-ensemble interconfessionnel. Mais on remarquera que dans l’interreligieux, l’ouverture à l’autre se limite au groupe de ceux qui croient, aux seuls membres des communautés religieuses.
Il faut également noter que du dialogue interreligieux émerge un discours qui porte la réthorique du retour du religieux dans la société comme norme morale et sociale, avec la volonté de faire des religions les interlocuteurs, à l’égal du politique et du législateur, des grands débats de la société comme celui de la bioéthique par exemple.

C’est pourquoi aujourd’hui, il y a désormais urgence à comprendre ce qui existe vraiment entre et hors des religions, à retrouver une idée claire et distincte de ce qu’est l’État laïque surtout quand nous apprenons désormais que « la société », elle, ne l’est pas.

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