Laisser 2021 afin de faire une place à 2022 !

« Je dus donc abolir le savoir afin d’obtenir une place pour la croyance » écrit Emmanuel Kant dans la seconde préface de sa Critique de la raison pure.
L’oeuvre d’Emmanuel Kant tout entière est animée par une philosophie de l’histoire, c’est-à-dire l’idée que l’histoire humaine ne se développe pas sans ordre et sans cohérence, ce qui serait en effet désespérant car on n’y voit souvent que bruit et fureur, mais qu’au-delà de ce désordre apparent il y a quelque chose comme un plan de la Nature qui guide les hommes, parfois à leur insu, vers la pleine réalisation de leurs dispositions. C’est à l’échelle de l’espèce et non de l’individu qu’il faut juger des progrès de l’humanité. Cette idée de progrès que Kant partage avec tous les philosophes des Lumières est l’espérance qui nous empêche de sombrer dans le découragement, même si l’avènement du règne de Dieu sur terre paraît aux croyants encore bien lointain et aux autres totalement illusoire.

Il en va ainsi de cette nouvelle année 2022 sur laquelle beaucoup, que dis-je, la majorité d’entre nous fondent beaucoup d’espoirs, abandonnant de cette crise sanitaire un savoir affligeant, consternant, hésitant, déprimant et lugubre. Les qualificatifs manquent pour décrire son contexte, cette pandémie qui par bien des aspects reste encore mal connue et nous échappe.
En abolissant le savoir, la raison se soumet elle-même à sa propre auto-critique. La raison a ses limites et, au-delà de ces limites, c’est elle-même qui nous conduit vers la croyance et c’est là un acte d’espérance, celui du souhait, de la formulation des vœux. Alors permettez-nous de vous souhaiter à toutes et à tous une excellente année 2022. Qu’elle comble toutes vos souhaits et vos espérances dans la liberté, l’égalité et la fraternité d’une France laïque et républicaine !!!