«On ne fait pas d’élection avec des prières »Proverbe québécois

 

Cet article est en consultation libre

  • Publié le 3 juin 2022

L’Europe découvre la doctrine « Pétrole contre religion »

Surprise mercredi 1er juin, l’ambassadeur de Hongrie a mis son veto à l’accord européen portant sur les sanctions contre la Russie. Une surprise puisque le Premier ministre Hongrois, Viktor Orban, avait validé le texte durant le sommet européen de lundi et mardi.
Alors pourquoi l’embargo pétrolier a été finalement bloqué par Viktor Orban ? Et bien, de sources diplomatiques, la Hongrie a bloqué l’adoption de l’embargo pétrolier et des nouvelles sanctions européennes décidées contre Moscou afin d’obtenir le retrait du chef de l’Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, de la liste noire de l’UE.
Cet embargo sur le pétrole russe est la mesure phare du sixième paquet de sanctions de l’UE qui prévoit un élargissement de sa liste noire à une soixantaine de personnalités, dont le chef de l’église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, et l’exclusion de trois banques russes du système financier international Swift, dont la Sberbank, première banque russe.
Allié de longue date du président Vladimir Poutine et de son pouvoir, Kirill est devenu l’un des principaux soutiens de l’agression militaire russe contre l’Ukraine. Un soutien pourtant officiellement condamné par l’assemblée des Églises orthodoxes et qui tout récemment a conduit l’Église russe orthodoxe d’Ukraine à condamner la position du patriarche et à déclarer son indépendance vis à vis du patriarcat de Moscou.
Les dirigeants des 27 pays de l’UE réunis en sommet lundi et mardi à Bruxelles avaient trouvé un accord pour réduire de quelque 90 % leurs importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année afin de tarir les recettes du pays et le financement de sa guerre contre l’Ukraine qui fait chaque jour des milliers de victimes militaires et civiles.
Une guerre qui montre, qu’ici en Europe, la religion peut servir de prétexte et être instrumentalisée pour des motifs politiques, être un instrument de soutien à des actions et des objectifs qui sont radicalement opposé à son message de salut, christique en l’occurence.
Si l’unanimité est requise pour les sanctions européennes, l’humanité pourrait-on dire aussi, la voix discordante du Premier ministre hongrois Viktor Orban vient nous interpeller sur la place de la religion en Europe et par effet miroir sur la nécessaire neutralité de ses institutions. Ne pas pouvoir adopter une décision publique qui vise à restaurer l’ordre public (fusse-t-il international) et faire cesser la guerre pour des motifs religieux est au fond proprement scandaleux et a de quoi faire réfléchir les moins laïques d’entre nous.
Puisque « pétrole contre religion » est le marché, le motif avancé pour bloquer l’Europe, saisissons-le, sautons sur l’occasion pour faire jurisprudence et invalider ce refus – et dire qu’à l’avenir aucun motif religieux ne peut être pris en compte dans une décision des États européens qui est toujours à vocation publique et à s’appliquer à tous.

Evénement
Solidaires !

L’invasion de l’Ukraine par la Russie ne doit laisser personne indifférent !!! Outre les condamnations, il faut agir pour redonner et garantir son intégrité territoriale à l’Ukraine afin d’empêcher tout autre pays de suivre l’exemple terrible de cette invasion par la force.

Informations
Opinion
Nos micro-trottoirs

«Quels signes ostensibles ?»

Découvrir

Tout savoir sur Croyances et Villes.

Découvrir


Une publication EXEGESE SAS, 14 rue du Cloître Notre-Dame 75004 Paris. N° SPEL 0926 Z 94013