«On ne fait pas d’élection avec des prières »Proverbe québécois

 

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  • Publié le 27 septembre 2019

Hommage

Si proche

Depuis l’’annonce du décès de Jacques Chirac, les Français sont à nouveau rassemblés, unanimes dans l’hommage de sympathie qu’ils rendent à cet homme d’État proche d’eux par le langage et les petites phrases, par son goût pour la bonne chère, ses passions pour la culture, les arts.
Homme d’une politique humaine et équitable même si certains lui reprochent certains écarts et de ne pas avoir fait assez, il a toujours répondu présent pour la défense des intérêts de la France et des Français et même plus...
Auteur de la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans la rafle du Vel d’hiv de 1942, initiateur de la Haute Autorité de Lutte contre la Discrimination et l’Exclusion (Halde), créateur du Fonds mondial contre le SIDA, il fut aussi à Johannesburg l’homme de l’appel à protéger la planète et le fondateur de la taxe de solidarité sur les billets d’avion pour financer l’organisme international Unitaid.
Son engagement dans le dialogue des cultures, son refus inflexible de toute alliance avec le FN ont de quoi faire oublier son égarement verbal sur le « bruit et les odeurs » lors d’ un discours sur l’immigration en 1991 et les reproches qui lui sont fait à propos de la mort de Malik Oussekine.
Partisan d’un anti-européisme forcené jusqu’à devenir moteur du couple franco-allemand, il aura l’étrange posture pour un catholique d’être contre toute référence aux « racines chrétiennes » de l’Europe. Cette mention sera d’ailleurs finalement retirée du projet de préambule de la Constitution européenne en 2004. Jacques Chirac c’est toute la complexité française.
Il reste à se souvenir de son action pour la défense de la laïcité dans la société et à l’école, et de ce 3 juillet 2003. Alors que l’affaire du voile de Creil agite le pays depuis des mois, il installe la Commission Stasi pour « faire vivre la laïcité aujourd’hui ». Le 11  décembre, la commission lui remet son rapport dans lequel elle constate que «  les fondements du pacte social sont sapés   » que «  le repli communautaire se développe, la situation des femmes et jeunes filles est en régression dans certains lieux   ».
Une semaine plus tard, soucieux de préserver la «  cohésion nationale   », Jacques Chirac propose une loi d’interdiction des signes religieux «   ostensibles   » au sein de l’école publique (ce qui inclut évidemment le «  voile islamique   »), loi qui sera votée au Parlement le 10  février 2004. Il annonce également la mise en place de l’Observatoire de la laïcité, et évoque le projet d’un «   code de la laïcité   » qui devrait servir de référence pour les fonctionnaires et donner la possibilité pour les chefs d’entreprise de réglementer les signes religieux sur les lieux de travail. À cette époque, il refusa aussi la proposition formulée par la commission de créer deux jours fériés supplémentaires pour l’Aïd et Yom Kippour.
Mais voilà, seize ans plus tard, les polémiques sur le voile, le burkini, sur les «  repas de substitution  », le financement des mosquées n’ont pas cessé. Le débat sur la laïcité et la place de l’islam dans la République persiste. Il faut se ressaisir de cet héritage de Jacques Chirac. C’est le nôtre.

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