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  • Publié le 30 janvier 2020
  • Mise à jour: 31 janvier 2020

Condamné en première instance, le cardinal Barbarin est relaxé en appel

Condamné à 6 mois de prison avec sursis en première instance pour "non dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs", le cardinal Barbarin a été relaxé ce matin de ce chef d’accusation. Les parties civiles déçues se pourvoient en cassation.

Pour avoir tu les abus perpétrés par Bernard Preynat sur de jeunes scouts entre 1971 et 1991, le Cardinal Barbarin avait été condamné en mars 2019 par le tribunal correctionnel de Lyon à six mois de prison avec sursis.
Ce matin, alors que le jugement de l’ex-père Preynat ne sera rendu que le 16 mars prochain, le cardinal a été relaxé du chef d’accusation de "non dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs".
Cet après-midi, dans un communiqué, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et Président de la Conférence des évêques de France (CEF) a pris acte et s’est réjoui de cette décision de justice tout en réaffirmant la détermination de la CEF "à poursuivre le travail nécessaire face aux abus sexuels ou de pouvoir afin qu’ils ne se reproduisent plus dans l’Église".
De son côté, suite à la décision de la cour d’Appel, le cardinal Barbarin a déclaré "qu’une page se tournait pour l’Église de Lyon" et qu’il renverrait au pape sa remise de charge que ce dernier avait refusé en avril dernier. Il a conclu son propos en disant que "ses pensées allaient toujours aux victimes"

Un pourvoi en cassation est d’ores et déjà formé

Les parties civiles se sont, elles, bien évidemment déclarées déçues. Hier soir, François Devaux, le président de l’association La Parole libérée, nous a déclaré que s’il respectait la décision de justice, il estimait aussi que "la justice n’avait pas été au-rendez-vous". Rappelant l’ampleur du phénomène d’agressions sexuelles sur les enfants, 20 000 victimes selon les chiffres communiqués dans les médias par le Secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance Adrien Taquet lui-même, souligne-t-il, il a surtout regretté les conséquences de la décision. Il voudrait ainsi sensibiliser l’opinion publique sur les générations futures : "Nous sommes en train de mettre en évidence une faillite de nos sociétés " déclare-t-il, "il faut une loi sur l’amnésie traumatique".
Du point de vue strictement juridique, pointant un "flou" dans la réécriture, de l’article L434-3 du code pénal, dans le cadre de la loi Schiappa [1], François Devaux nous confirmé le pourvoi en cassation des parties civiles. Il sera formé par l’un des ténors en la matière, Maitre Patrice Spinozi : "Il est catholique. Après beaucoup d’autres, journalistes, écrivains, réalisateurs, il porte à son tour notre flambeau", se réjouit-il.

[1L’Article L434-3 dispose que « Le fait, pour quiconque ayant eu connaissance de privations, de mauvais traitements ou d’atteintes sexuelles infligés à un mineur de quinze ans ou à une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge, d’une maladie, d’une infirmité, d’une déficience physique ou psychique ou d’un état de grossesse, de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende.
Sauf lorsque la loi en dispose autrement, sont exceptées des dispositions qui précèdent les personnes astreintes au secret dans les conditions prévues par l’article 226-13 », qui stipule lui que « La révélation d’une information à caractère secret par une personne qui en est dépositaire soit par état ou par profession, soit en raison d’une fonction ou d’une mission temporaire, est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende ».

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