«On ne fait pas d’élection avec des prières »Proverbe québécois

 

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  • Publié le 29 novembre 2025
  • Mise à jour: 30 novembre 2025

Messe de Léon XIV en Turquie avant son départ pour le Liban

Le pape Léon XIV a présidé samedi sa première messe en Turquie, devant les fidèles d’Istanbul enfin autorisés à l’approcher après avoir été tenus à l’écart par un lourd dispositif de sécurité depuis son arrivée. Le matin même, après une rencontre avec des responsables orthodoxes, il a visité la Mosquée bleue.

La troisième journée du pape Léon XIV a été marquée par des rencontres avec des responsables orthodoxes devant lesquels il a redit l’importance de travailler pour l’unité des chrétiens à l’échelle mondiale. Le souverain Pontife et le patriarche de Constantinople Bartholomée Ier ont signé une déclaration insistant sur la nécessité de poursuivre le dialogue inter-religieux et de « rejeter toute utilisation de la religion » pour justifier la violence. Les deux religieux ont aussi indiqué poursuivre leurs efforts pour arrêter une date commune pour Pâques, fête la plus importante du calendrier chrétien célébrée séparément par les catholiques et les orthodoxes.
Samedi après-midi, Léon XIV a présidé une messe dans une salle de spectacles devant environ 4.000 membres de la petite communauté catholique du pays - 33.000 personnes sur 86 millions d’habitants - qui l’ont accueilli avec des chants et des applaudissements.
« C’est une visite significative et j’espère qu’elle contribue à sensibiliser », s’est félicitée Cigdem Asinanyan, habitante d’Istanbul qui a patienté sous la pluie pour accéder à la salle dans laquelle un autel avait été dressé sur une estrade, encadré par trois chandeliers et surmonté d’une grande croix.
Venu d’Izmir (ouest) avec sa mère, Kasra Esfandiyari, un réfugié chrétien iranien de 27 ans, a fait six heures de route et salue un « moment historique » : « Je ne pouvais pas le manquer », a-t-il confié à l’AFP.

Léon XIV visite la Mosquée bleue...

Samedi matin, le chef de l’Église catholique a visité la Mosquée bleue d’Istanbul. Il s’est présenté en chaussettes blanches dans ce lieu symbolique du XVIIe siècle aux murs ornés de faïences fines. Accompagné du mufti d’Istanbul et entouré de dignitaires musulmans, le souverain pontife s’est fait présenter la mosquée dans un silence troublé par le seul bruit des appareils photo et le cri d’un corbeau tournoyant sous les coupoles. Il a écouté avec attention l’histoire de l’édifice, mais sans marquer de moment de prière et de recueillement, contrairement à son prédécesseur François et à ce qui avait été communiqué par le Vatican.
La mosquée de Sultanahmet, appelée Mosquée bleue pour ses céramiques, est l’une des principales attractions touristiques d’Istanbul. Elle a été construite sur le site de l’ancien « palais sacré » des empereurs byzantins (chrétiens), sous le règne du sultan ottoman Ahmed Ier.

Mais pas Sainte-Sophie...

Cette visite de la Mosquée bleue, signe d’amitié envers l’islam sunnite, religion majoritaire du pays, a constitué la première visite d’un lieu de culte musulman par Léon XIV depuis son élection en mai.
Mais comme ses prédécesseurs (Benoit XVI et François), Léon XIV ne s’est pas non plus rendu à Sainte-Sophie, l’ancienne basilique byzantine située à 300 mètres en face, devenue un musée puis transformée en mosquée en 2020 par le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan. Le pape François s’était dit « très affligé » par cette décision.

« Arméniens courageux »

Dimanche matin, le pape a clôturé sa visite en Turquie avec une cérémonie liturgique très solennelle sous les dorures de la cathédrale orthodoxe Saint-Georges d’Istanbul, entre icônes, volutes d’encens et chants polyphoniques psalmodiés. « En cette période de conflits sanglants et de violences, dans des lieux proches et lointains, les catholiques et les orthodoxes sont appelés à être des constructeurs de paix », a-t-il déclaré.
Peu auparavant, à la cathédrale arménienne d’Istanbul, le souverain Pontife a loué « le courageux témoignage chrétien du peuple arménien au cours des siècles, souvent lors de circonstances tragiques ». Une manière d’évoquer sans la nommer la question très sensible du génocide arménien, alors qu’Ankara réfute cette qualification des massacres de 1915-1916 sous l’Empire ottoman.
Pour Mardik Evadian, homme d’affaires arménien présent à la cathédrale, « c’est une histoire ancienne. Nous avons connu des pertes humaines, des familles entières, mais nous vivons dans ce pays et nous sommes heureux d’y vivre. Il y a peut-être eu des problèmes par le passé, mais aujourd’hui, c’est la paix », a-t-il confié.

Une visite sous surveillance

En Turquie, Léon XIV a reçu un accueil chaleureux de la part de la petite communauté catholique, mais sa visite est restée discrète, notamment en raison d’un lourd dispositif de sécurité qui a empêché tout contact avec l’extérieur. Samedi, devant la Mosquée bleue, une petite foule de plusieurs dizaines de personnes - des touristes pour la plupart - a accueilli l’arrivée du convoi papal par des vivats enthousiastes. Mais partout la même plainte pour regretter un protocole de sécurité qui coupe le pape de la population depuis son arrivée jeudi à Ankara. Sedat Kezer, un vendeur de maïs grillé, apprécie que les gens de cultures différentes se rencontrent ; « Le pape semblerait plus sincère s’il se mêlait au public.. Personne ne peut le voir ni interagir avec lui », déplore-t-il en pointant le dispositif policier.
Le pape est attendu dimanche après-midi au Liban d’où il compte délivrer un message de paix. Il séjournera jusqu’à mardi dans ce pays en proie à une crise économique, politique et sécuritaire sans fin.
Auparavant, l’Airbus A320 Neo du pape, affrété par la compagnie italienne ITA, aura été révisé comme les milliers d’avions concernés par une panne sur un logiciel de commandes vulnérable aux rayonnements, a indiqué le Vatican.

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