États-Unis : au moins 600 enfants victimes d’actes pédophiles dans le Maryland

Le clergé catholique de Baltimore, dans l’État du Maryland, se retrouve dans le viseur de la justice américaine avec 156 de ses membres accusés d’actes pédophiles. C’est ce qu’a révélé mercredi le procureur du Maryland, dénonçant la « complicité » de l’Eglise. Le nombre réel des victimes « est sans doute bien plus élevé », notent les autorités, qui rappellent que seule une faible proportion des viols sont signalés. Ces prêtres et membres du personnel de l’archidiocèse « se sont livrés à des actes horribles et répétés sur les enfants les plus vulnérables de leur communauté, tandis que les dirigeants de l’archidiocèse fermaient les yeux », souligne le rapport du procureur qui insiste sur la « complicité » de la hiérarchie ecclésiastique, qui « a refusé de prendre en compte les allégations de violences sexuelles sur des enfants ». Selon les services du procureur, l’archidiocèse qui tenait davantage « à éviter les scandales ou la publicité négative qu’à protéger les enfants » se contentait « quand il devenait impossible de nier », de déplacer les personnes mises en cause, vers des postes où elles travaillaient parfois de nouveau près d’enfants.
Ce rapport, fruit d’une investigation ouverte en 2018, comme dans de nombreux autres Etats, à la suite d’une enquête choc en Pennsylvanie [1], n’a cependant pas valeur d’inculpation. Après sa publication, l’archevêque William Lori a présenté ses « plus sincères excuses » aux victimes, admettant dans un communiqué que ces « actes diaboliques (avaient) eu lieu ». Il a promis que cette « période condamnable » de l’histoire de cet archidiocèse ne serait « ni dissimulée, ni oubliée ». Des « changements radicaux » ont été décidés depuis la fin des années 1990 « pour mettre fin à ce fléau », a-t-il assuré. Le bureau du procureur du Maryland s’est appuyé sur des centaines de milliers de documents ainsi que des témoignages de victimes et de témoins. L’écrasante majorité des personnes mises en cause sont nommées, mais la plupart d’entre elles sont décédées et ne pourront donc pas être poursuivies.