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  • Publié le 22 mars 2022
  • Mise à jour: 25 mars 2022

Traffic d’êtres humains : le Saint-Siège fait part de son inquiétude pour les réfugiés ukrainiens

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, ce sont plus de trois millions de personnes qui ont fui la guerre, pour se réfugier dans les pays voisins, notamment la Pologne, puis à travers l’Europe. Une immense majorité de cette population est à 90%, selon les estimations de l’Union européenne, composée de femmes et d’enfants, des proies faciles et de premier choix pour des agresseurs individuels et des réseaux criminels de trafic d’êtres humains.

Dangerosité aux frontières et dans les lieux d’accueil

La disparition de femmes et d’enfants dans des centres d’accueil ou à la frontière, suscite une inquiétude croissante de la communauté internationale, dont les appels à la prudence se sont multipliés ces dernières semaines. « À court terme, les risques les plus élevés concernent le ciblage potentiel des victimes par des criminels sous prétexte de promettre un transport, un logement gratuit, un emploi ou d’autres formes de soutien immédiat », expliquait ainsi Europol, l’agence européenne de police, dans un communiqué publié le 21 mars. Les zones les plus préoccupantes se trouveraient ainsi aux passages frontaliers, dans les centres d’accueil et d’hébergement, et dans les lieux de transport tels que les gares routières. Sur Internet, l’utilisation de nouveaux groupes de communication, créés par des bénévoles pour simplifier le contact avec les réfugiés ukrainiens, a ouvert une brèche. Les demandes et les offres de soutien qui y circulent sont des sources d’informations idéales pour les groupes criminels, qui peuvent utiliser ces plates-formes pour identifier et contacter les victimes potentielles, alerte Europol.

De nombreux enfants disparus

Au Conseil de l’Europe, l’organe de lutte contre la traite d’êtres humains, le Greta, a exhorté le 17 mars les États membres de l’UE à protéger « de toute urgence » les réfugiés Ukrainiens, alors que le flux de réfugiés en Europe connaît sa plus importante augmentation depuis la Seconde Guerre mondiale. « Les personnes fuyant la guerre sont physiquement et psychologiquement affaiblies », et sont « fortement susceptibles de devenir la proie des criminels », a averti la présidente de l’organisation, Helga Gayer, dans un communiqué.
Les enfants, qui ont fui l’Ukraine sans leurs parents, sont particulièrement ciblés par les trafiquants, et « beaucoup d’entre eux sont actuellement introuvables », ont alarmé les experts du groupe européen. Il s’agit, pour les autorités des États européens concernés, de renforcer la coordination aux frontières et dans les structures d’accueil, ainsi que de prendre des mesures pour empêcher la multiplication d’offres frauduleuses de transport, d’hébergement ou de travail.

Le Saint-Siège préoccupé par l’esclavage

La multiplication du risque de trafic humain est bien évidemment un sujet de préoccupation pour le Saint-Siège, qui a partagé son inquiétude par la voix de ses représentants sur place, signale Vatican News : « Les nouvelles arrivent déjà que la machine de la traite des êtres humains et du trafic de migrants s’est mise en marche aux frontières et dans les pays de premier accueil : au drame de la guerre et du déplacement s’ajoute celui de l’esclavage », déplorait le 8 mars dernier le cardinal Czerny, Préfet par intérim du dicastère pour le Service du développement humain intégral, dans le cadre de son voyage en Hongrie et en Pologne.
Des propos dont s’est fait écho le cardinal Mario Grech, actuellement en visite en Pologne : « Les femmes et les enfants ukrainiens doivent être protégés des trafiquants d’êtres humains lorsqu’ils arrivent d’Ukraine dans nos pays », a-t-il exprimé le 20 mars. « Plusieurs informations font état de disparition de femmes ou d’enfants lors des mouvements d’exode massif vers l’Europe occidentale. Les groupes criminels et mafieux pourraient en effet profiter de la vulnérabilité de ces personnes. »
L’organisation Caritas et des ONG internationales telles qu’Action Aid ont également signalé des tentatives de recrutement par des réseaux de trafiquants à la frontière polonaise avec l’Ukraine note encore Vatican News qui souligne, qu’avant le conflit, l’Ukraine était déjà pour ces organisations, un lieu d’origine, de transit et de destination pour la traite des êtres humains.

Source de l’article : Vatican News - Photo : Conseil de l’Europe

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