Violences sexuelles dans l’Église : enquête pénale pour l’ancien archevêque de Strasbourg
Mercredi 16 novembre 2022, Mgr Jean-Pierre Grallet, ancien archevêque de Strasbourg entre 2007 et 2017, a reconnu dans un communiqué avoir eu « des gestes déplacés » envers « une jeune femme majeure » dans les années 1980, comportement qu’il « regrette profondément ». Une enquête pénale est en cours, a confirmé la procureure de la République de Strasbourg.
« Une enquête canonique est actuellement en cours et un signalement à la justice civile a été effectué », a indiqué le prélat aujourd’hui âgé de 81 ans, dans un communiqué diffusé hier par la Conférence des évêques de France (CEF).
Dans ce communiqué, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la CEF, précise que Mgr Grallet « est l’un des trois évêques hors fonctions » mentionnés lors de la conférence de presse de Lourdes du 8 novembre dernier, « comme faisant l’objet d’enquêtes » pénale et canonique.
« Durant l’été 2022, j’ai appris la déposition de cette femme et je lui ai aussitôt écrit pour lui dire que j’avais failli et lui demander pardon », écrit Mgr Grallet à propos de ces faits qui remontent « à l’automne 1985 alors qu’il était prêtre », indique de son côté l’actuel archevêque de Strasbourg, Mgr Luc Ravel, qui a succédé en février 2017 à Mgr Grallet, atteint par la limite d’âge.
Ils « ont été portés à ma connaissance par la personne victime en décembre 2021. J’ai procédé à un signalement auprès de la procureure de la République de Strasbourg en janvier 2022. Les autorités romaines ont, elles aussi, été saisies. Ces enquêtes sont en cours », indique encore Mgr Ravel dans un communiqué séparé.
Une enquête pénale en cours
Le parquet de Strasbourg a confirmé que les faits « de nature sexuelle » lui ont été signalés par l’actuel archevêque, a annoncé Yolande Renzi la procureure de la République de Strasbourg dans un communiqué, en précisant qu’« Une enquête pénale confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Strasbourg est toujours en cours », a ajouté la magistrate, qui ne précise pas si Mgr Grallet a été entendu. La nature exacte des faits et le lieu où ils ont été commis n’ont été précisés.
Mgr Grallet quant à lui dit dans son communiqué s’être « égaré » et avoir « blessé une personne ajoutant « Le pardon que je lui ai demandé, je l’exprime aussi à tous ses proches, ainsi qu’à tous ceux qui, aujourd’hui, seront meurtris, sous le choc de cette révélation ».
Un parmi les onze anciens évêques visés par des enquêtes
« Je souhaite, par cette déclaration publique (...), contribuer à la démarche de vérité et assumer ma responsabilité », indique encore l’archevêque émérite de Strasbourg, « désormais dans l’attente des conclusions des enquêtes » et qui dit se mettre « en retrait de la parole publique ».
De son coté, « Au nom de l’ensemble des évêques de France », Mgr de Moulins-Beaufort a tenu à exprimer sa compassion à la personne qui a été victime du comportement « grave » de Mgr Grallet, un « religieux par la suite devenu évêque. Il appartiendra à l’enquête de qualifier la nature exacte des faits », indique encore la CEF dans le communiqué.
Mgr de Moulins-Beaufort avait révélé le 8 novembre qu’au total onze anciens évêques avaient eu affaire à la justice civile ou la justice de l’Eglise pour des violences sexuelles ou de la « non dénonciation », et révélé notamment une conduite « répréhensible » de l’ancien archevêque de Bordeaux, le cardinal Jean-Pierre Ricard.

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